✺ i need to find my way back.

∞ my life as a duck ∞

« Tu sais ce qui est le plus difficile à encaisser, dans cette histoire ? C'est que t'étais la seule personne en laquelle j'avais confiance. La seule personne à laquelle je me suis confiée. Et bien, je crois que le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était une belle erreur. Tu peux être fier de toi, ton coup est réussi. Tu m'as fais du mal, je suis entrain de pleurer alors que tu n'es qu'un idiot. Ton ego doit-être démesuré, à présent. Je te dirais bien bonne chance pour le reste de ta vie, mais j'aurais peur de mentir, et, au contraire de toi, c'est quelque chose que je n'ai pas l'habitude de faire. » Et tu tournas les talons, le laissant là. Tu essayas de préserver l'once de dignité qu'il te restait, alors que tu traversais l'imposante maison de celui qui était, désormais, ton ancien petit-ami. Les regards se tournaient vers toi, et les lèvres s'étiraient en un petit sourire mesquin. Tu savais ce qu'ils pensaient, tu savais à quel point ils jubilaient, en ce moment précis, de te voir ainsi. Tu n'avais été qu'un pion, dans le jeu de Julian, une fille de plus à ajouter à son tableau de chasse. Et ils étaient tous au courant. Ils savaient tous quel plan il avait pour toi. Te faire connaître le bonheur de la popularité, de l'amour, de l'amitié. Avant de tout faire s'envoler en fumée. Tu l'avais amusé pendant un temps, mais il avait déjà changé de marionnette. Et c'était sans doute mieux ainsi. « Et bien, je suppose que l'on ne te reverra plus dans le coin, Carstairs ? Ricana l'un des amis de Julian. » Tu l'ignoras. Heureusement pour toi, tu avais découvert la supercherie avant d'accepter d'entrer la même université que cet idiot. Tu allais dire au revoir à Sidney. Définitivement. De toute façon, ce n'était pas comme si tes attaches dans cette ville étaient nombreuses. Une mère diablement amourachée pour la centième fois. Une prétendue meilleure amie qui t'avait caché le fait que tu étais prise pour une idiote. Une sœur plus préoccupée par l'achat de nouvelles paires de chaussures plutôt que la santé de ton âme. Non, Perth t'ouvrait les bras désormais. Tu avais postulé dans cette faculté à tout hasard, et tu ne le regrettais pas. Tu allais pouvoir prendre ton envol, recommencer à zéro, quelque part où personne ne te connaîtrait. Peut-être ta quête du bonheur allait-elle, cette fois, être fructueuse.

« Tu as tellement de chance, il ne vient presque jamais. » Tu jetas un regard surpris à la seule personne avec qui tu avais réellement sympathisé, depuis ton arrivée à Perth, et qui se trouvait également être ta collègue, au Surfing. « Rhett Castile, le fameux garçon mystérieux et insaisissable. » Tu haussas un sourcil en tentant de faire tenir en équilibre précaire plusieurs assiettes sur ton plateau. « Pas si insaisissable que ça, d'après les rumeurs. » Eva gloussa avant de rediriger son attention vers l'immense file de clients qui s'étendaient à travers le bar. L'endroit était toujours bondé, notamment grâce à une température des plus chatoyantes, et ce, à n'importe quel mois de l'année. Tu jetas un coup d'oeil en direction de ce fameux Rhett qui te faisait l'honneur de s'asseoir dans ta zone, sur une petite table à l'écart des autres, présentant son visage au soleil, alors que ses yeux étaient dissimulés derrière d'immenses lunettes de soleil. Tu avais entendu parler de lui. Beaucoup. Et pas forcément qu'en bien. En réalité, les rumeurs qui le concernaient étaient très fluctuantes et variaient au fil des cœurs qu'il brisait. Il était intelligent et stupide, beau et dégoûtant, raffiné et puéril. Et ainsi de suite. Tu n'avais jamais eu l'occasion de lui parler. Tu n'étais pas vraiment le genre de filles à qui il semblait t'intéresser. Tu ne portais de micro-vêtements, tu ne t'esclaffais pas bêtement, tu ne gloussais pas à la moindre remarque provenant d'un garçon, tu ne te pavanais pas dans les lieux publics. Non, toi, tu étais plutôt du genre solitaire et renfermée, tu passais ton temps libre à lire, tu rougissais lorsque l'on te lançait des pics et tu n'étais ni charismatique, ni exubérante, ni extravertie. Les gens arrivaient en masse, au Surfing, et ne semblaient pas se préoccuper du mal de chien que tu avais à traverser la foule, ton lourd plateau en travers du bras. Tu pouvais difficilement être qualifiée d'agile, c'était vrai, cependant, tu avais fait des efforts extraordinaires, ces derniers mois, depuis ton arrivée à Perth, afin de garder ce travail qui représentait, à lui seul, les trois-quart de tes revenus. Et l'inévitable se produisit. L'archétype même du surfeur fonça droit sur toi. A ses yeux, tu devais sûrement être aussi visible que les minuscules failles qui ornait le plafond du Surfing. Bien entendu, l'équilibre, déjà précaire, de ton plateau vola en éclats. Tout les regards se tournèrent vers toi, et tu eus alors comme une impression de déjà vu. Tu détestais l'impression d'être au centre de l'attention. Tu préférais, et de loin, l'anonymat dont tu jouissais d'ordinaire. « Mais c'est pas vrai ! T'es aveugle ou quoi ? Tu ne pouvais pas faire attention ? » Tu sentis tes joues tourner au pourpre et tes doigts commencer à trembler. « Je … Je suis désolé, j'ai … » « Je m'en fous, de tes excuses, tu viens de ruiner ma nouvelle combinaison ! Tu vas devoir m'en repayer une, si tu ne veux pas que je me plaigne à ton patron. Et donc, si tu ne veux pas qu'il te vire, car, à mon avis, vu les fringues que tu portes, tu ne bosses pas ici pour le plaisir. Mais plutôt parce que tu es pauvre, fit-il d'une voix totalement chargée de dédain. » Tu sentis tout les mots se coincer dans ta gorge. Tu étais incapable de parler. Comme bien souvent dans ces cas-là. Tu ne supportais pas que l'on te hurle dessus, ou bien que l'on te parle simplement méchamment.Tu étais une petite nature, une petite chose faible, tu le savais. Et tu savais, surtout, que cela te desservait la plupart du temps. « Lâche-la, ta combinaison vaut à peine cinquante dollars. Et encore, je me montre généreux. Quant au fait d'être pauvre, n'es-tu pas boursier, Peter ? N'est-ce pas ta mère, que j'ai vu, la dernière fois, supplier pour un nouveau crédit ? » Le fameux Peter vira au rouge, à son tour. Et tu levas les yeux en direction de ton sauveur. Rhett Castile, bien évidemment.

L'agitation s'était dissipée, et le soleil terminait sa course à l'horizon. C'était à ton tour d'assurer la fermeture du Surfing. Tu avais terminé la plupart de tes tâches, il ne te restait plus qu'un dernier tour d'inspection à faire. Tu enfilas rapidement ton gilet car, même si les journées à Perth étaient réputées pour leur chaleur, les nuits étaient bien souvent froides. « Je pensais bien te trouver encore là. » Tu relevas la tête, plutôt surprise d'entendre une voix troubler la calme quiétude qui t'entourait jusqu'alors. Rhett Castile se tenait là, diablement séduisant, un sourire suffisant plaqué sur les lèvres, et une lueur amusée luisant dans ses yeux. « Et bien, moi qui ne pensais qu'il n'y avait que les grosses brutes qui te faisaient perdre tes mots, je me trompais. » Tu te sentis ridicule, comme toujours. Tu n'étais pas faite pour la communication avec les autres. C'était sans doute pour cela que tu menais une existence solitaire. C'était bien moins d'angoisses. « Désolé, je … » Rhett leva les yeux au ciel, visiblement amusé. « Dis-moi si je me trompe mais, ne passerais-tu pas ta vie à t'excuser ? » Tu fronças les sourcils. Il marquait un point. « Ravie de voir que le spectacle de ma personne t'amuse. » Tu repris ton travail, notamment parce que rester à rien faire te donnait bien trop le loisir de penser. Tu n'étais pas vraiment une fille spontanée, et tu réfléchissais toujours beaucoup trop avant d'agir. Une nouvelle chose à ajouter sur la liste de tes défauts. « Mon dieu, elle parle ! » Tu soupiras. Ce garçon était infernal. Finalement, les rumeurs étaient peut-être vraies, toi qui, d'ordinaire, rechignait toujours à les croire. « Tu sais, je t'ai sauvé la mise, tout à l'heure, tu m'en dois une, annonça-t-il fièrement. » Tu tournas un regard surpris vers lui. « Je t'en dois une ? » « Bien sur. Peter n'aurait fait qu'une bouchée de toi, tu ressemblais à un petit oisillon. Un petit oisillon en détresse. » Visiblement, cette supériorité qu'il a sur toi l'amuse. Et tu comprends alors à quel point Rhett peut se montrer redoutable. Mais pas de la même façon que Peter. Rhett est rusé, et il sait retourner les situations à son avantage en une fraction de seconde. « D'accord, qu'est-ce que tu veux ? » Tu fermas la porte du Surfing derrière toi, Rhett toujours dans les pattes. « Un, non, deux rendez-vous. Et peut-être même un baiser à la clef ? » Tu sentis tes joues s'échauffer une nouvelle fois. « T'es incroyable. » Il t'adressa un petit sourire, avant de reprendre : « Incroyable, oui, ça revient souvent comme adjectif pour me qualifier. Tout comme charmant, beau comme un dieu, intelligent … » « … et modeste ? » « Et modeste. Bien joué, ce n'est pas si facile de me clouer le bec. » Tu lui jetas un petit regard amusé. « J'avais remarqué, figure-toi. »

behind the mask

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PSEUDO + AMNËSIA. PRENOM + émilie. FREQUENCE DE CONNEXION ? + tout les jours, vive les vacances . UN PETIT MOT ? + Amandine est cannibale, je tenais à vous informer .