I ~ CONTEXTE

Perth, Australia, 2013.
Les vagues dansent entre elles, elles ondulent gracieusement sur plusieurs mètres jusqu'à venir s'échouer d'une douce mélopée contre le sable fin. Sur la terre, comme sur l'eau, la vie est là, toujours présente à n'importe quelle heure de la journée. Le soleil au plus dans le ciel tape sur les toits, l'odeur marine qui règne dans la ville enivre les passants d'un sentiment d’apaisement. Perth, Australie, 5 386 km², 1 507 900 habitants, ses plages, ses ruelles, ses habitants. Alors que les touristes profitent du soleil pour bronzer ou visiter la ville, les centaines de jeunes rassemblés au bord de l'eau sont sur le point de commencer la quotidienne compétition de surf qui en fait vibrer plus d'un. Ce n'est un secret pour personne, Perth n'est pas une ville ordinaire. C'est un lieu vivant toute l'année, un lieu qui fait rêver. Les derniers vacanciers de l'été font leur bagage alors que les nouveaux arrivants les défont. Les surfeurs font vivre les plages, les touristes les rues, les habitants les maisons.

Un tableau si idyllique, une vie si enjouée, un quotidien si léger, c'est ainsi que la plupart des touristes voient Perth. Mais Perth, ce n'est pas simplement une mélodie sans fausse note. Perth, c'est aussi une ville avec ses défauts. En s'éloignant des plages, en s'enfonçant dans les entrailles de la ville, là où seuls les natifs sont capables de s'aventurer. C'est une zone sombre, une zone oubliée de tous sauf par les habitants mêmes. Certains la surnomment la zone interdite, d'autres, le quartier oublié, d'autres encore, se contentent de l’appeler le ghetto. Derrière le paradis, se cache souvent une triste réalité. Alors qu'à certains tout semble sourire, d'autres rament pendant une vie, cachés dans les bas fonds de la ville, à observer le spectacle attrayant de Perth sans pouvoir réellement y participer.

L’excitation monte, sa concentration est totale. Face à elle, la mer à perte de vue et une vague qui se prépare. Tout y est, c’est le bon moment et dans un mouvement parfaitement exécuté la jeune femme se met sur ses pieds alors que la vague dans son dos tente de l’avaler. Un frisson d’excitation traverse l’échine de la surfeuse qui l’espace d’un instant ne fait qu’un avec son art. Revenant sur terre, sortant de l'eau, elle apprécie la flore qui s’étend derrière la plage lui rappelant la pureté de cet endroit protégé par les surfeurs, garant de ce bout de paradis perdu au milieu de nulle part. Glen Oak, Australie, 2105 habitants, son air marin, ses plages de sable fin, ses enfants jouant sur les routes usées par les années, ses parents qui gèrent comme ils peuvent leur foyer. Ici, tout le monde se connait depuis toujours, petite ville qui abritait anciennement de nombreux pécheurs, l’endroit à beaucoup changé depuis l’arrivée cette année de monsieur Andrews au poste de maire. Ancien gérant d’une entreprise de production artisanal local à travers le continent, cet homme aux idées révolutionnaires à décidé d’offrir un second souffle à cette ville qu’il veut transformer en la « Nouvelle Perth ». Cette ville si calme et paisible est devenue en quelques mois un nid à touriste aussi important que peut l’être Perth. Un nouveau bar a ouvert, les routes ont étés refaites, de nombreuses compétitions de surfs sont organisés ainsi que des soirées afin d’attirer les touristes qui se régalent. Mais Glen Oak n’est elle pas en train de perdre sa quiétude dans ce flot continu d’habitants et de surfeur venus pour tester le plus beau spot de la côte ? A vouloir devenir Perth, ce petit bout de paradis n’est il pas en train de vendre son âme contre quelques coins branchés et nouveaux habitants qui ne comprennent rien de la vrai nature de cet endroit ?