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 † J'ETAIS A DEUX DOIGTS DE FINIR FOU DE TOI

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Hugo Nguyen

Hugo Nguyen


✣ MESSAGES : 355
✣ DATE DE NAISSANCE : 14/02/1993
✣ INSCRIPTION : 17/01/2013
Age : 31

INTO MY BRAIN
~ ADRESSE: 23rd - the royal street, glen oak
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MessageSujet: † J'ETAIS A DEUX DOIGTS DE FINIR FOU DE TOI   † J'ETAIS A DEUX DOIGTS DE FINIR FOU DE TOI EmptyMer 30 Jan - 16:56

Citation :


© BY CREATEUR ON fuckyeahajabualrub.tumblr
aj abualrub


~ HUGO NGUYEN ~
----------
No-one knows, what it's like. You and me, you and I. Underneath, the night sky. You and me, you and I. I get lost, all the time. They learn fast, nevermind. You come to, I collide. In the dark, by my side. If you let her soul burn and let her soul burn and let her soul burn... She would come right back to you.

✣ ✣ ✣

AGE + 20 ans PROFESSION + Surfeur professionnel pour le moment en arrêt à cause d'une blessure. STATUT + Célibataire. DATE DE NAISSANCE + 14 février 1993
LIEU DE NAISSANCE + Glen OakNATIONALITE + A moitié australien et à moitié français. GROUPE + follow oceans

∞ mirror, mirror ∞

→ Sa mère s’est suicidé quand il avait six ans, c’était une actrice de seconde zone. Une française qui n’avait su quitter le pays après avoir rencontré le père d’Hugo. C’est la sœur de ce dernier qui a retrouvé leur mère morte dans le fauteuil du salon, jamais elle n’expliqua à ses frères l’horreur qu’elle avait pu contempler ce jour là.
→Ne dort quasiment plus depuis que sa mère s’est suicidée, il aime pourtant rester des heures allongés dans son lit à rêvasser.
→ Est le genre de gars doux, un peu à côté de la plaque auquel on s’attache facilement. Ce n’est pas toujours fait exprès, c’est aussi un gars qui aime la vie et la fête, mais dans le fond c’est toujours le même cœur tendre.
→ Adore la musique, ce n’est pas rare de ne pas l’entendre pendant plusieurs heures car il est allongé dans sa chambre à écouter sa musique à fond. La musique comme le surf lui permet de s’évader.
→ Surf depuis son plus jeune âge, son père est le premier à l’avoir mis sur un surf. Avec de l’entrainement et son talent, c’est sans étonnement qu’il réussi à se faire un nom.
→ Même s’il gagne énormément d’argent, il a décidé de revenir dans la maison familiale pour retrouver ses racines et repartir sur de bonnes bases.
→Est un surfeur pro depuis qu’il a seize ans. Il est rentré dans la team de Rip Curl suite à une compétition. Il a eu un accident grave à 19 ans ce qui l’empêcha de marcher un moment ce qui l’obligea a faire de la rééducation loin de Glen Oak. Maintenant qu’il est de retour il doit petit à petit reprendre les entrainements et recommencer à surfeur.
→ Est terrorisé à l’idée de reprendre le surf et se blesser à nouveau. Il fait croire à tout le monde qui a encore mal et qu’il n’a pas la force de se mettre sur une planche et surfer comme il l’a toujours fait.
→ Adore la pluie et puis se balader seul dans les alentours de Glen Oak. Il faisait partie des enfants téméraire qui allait jouer dans le cimetière à bateau pour le plaisir. Ca a toujours été une tête brûlée.
→ Est un enfant pur souche de Glen Oak, il connait le coin comme sa poche, c’est son chez lui. Pour rien au monde il ne lui viendrait l’idée d’abandonner son chez lui. Il connait presque tous les habitants, tous les endroits, tout ce qu’il y a à savoir sur le coin.
→ Était très silencieux et solitaire avant de rencontrer Maxine, les choses ont bien changées depuis. La jeune femme l’a changé, l’a aidé à sortir de sa carapace et à affronter le monde. Sans elle il ne serait pas la moitié de ce qu’il est aujourd’hui.
→ Possède un tatouage sur la hanche représentant une vague sur le point d’avaler un nom écrit en minuscule, personne ne sait ce qui est écrit là sauf lui.
→ Adore les sports extrêmes, la plongé, l’apnée, le motocross, le saut en parachute et toutes ces choses qui font monter l’adrénaline. Ce sont les meilleurs moyens qu’il connait, avec le surf, pour avoir l’impression l’espace d’une seconde que le monde est comme il devrait être, que la vie vaut d’être d’être vécue, que tout ce qui se passe ici bas à une signification.
→ A utilisé ses premiers chèques pour refaire la maison familiale et s’assurer que son père ne manquerait jamais de rien
→ A un cœur en or qui lui est bien dur de supporter parfois
→ Se déplace majoritairement en skateboard ou vélo, même s’il possède une moto et une camionnette pour transporter ses planches.

behind the mask

PSEUDO + D. PRENOM + Amandine FREQUENCE DE CONNEXION ? + ici UN PETIT MOT ? + ici


Dernière édition par Hugo Nguyen le Sam 23 Fév - 20:05, édité 7 fois
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Hugo Nguyen

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MessageSujet: Re: † J'ETAIS A DEUX DOIGTS DE FINIR FOU DE TOI   † J'ETAIS A DEUX DOIGTS DE FINIR FOU DE TOI EmptyMer 30 Jan - 18:01

∞ my life as a duck ∞

~ Why does it have to be so hard for me to get to where you are ? ~ Depuis toujours je suis un grand rêveur, d'après mon père je n'ai jamais fait qu'errer dans l'erreur. Lorsque j'étais enfant mon père disait souvent qu'il ne servait à rien de se perdre dans les rêves lorsque la réalité offrait autant de bonheur que nous en avions à la maison. Mais, maintenant que j'ai grandi, les choses ont changée et je me suis remis à rêver. Encore et encore. Rêver pour fuir le passé qui souhaitait m'empêcher d'arriver à bon port. La plupart du temps je rêvais en noir et blanc, je rêvais du temps d'avant, du temps où ma mère était encore avec nous. L'époque qu'on retrouve dans nos vielles photos. Celles qu'elle a prises riant aux éclats tout en demandant à Olivia, Raphaël et moi d'arrêter de faire les idiots. Les photos qu'elle a prises lors de ma première session de surf avec papa. Toutes ces photos cachées dans des cadres qui ne nous rendront jamais ces instants, ils nous les ont volés et ne semblent pas prêt à nous les rendre.Je me lève encore parfois la nuit, comme je l'ai longuement fait suite à sa mort, à l'époque j'allais dans le lit de ma sœur qui me berçait jusqu'à ce que je m'endorme. Maintenant je n'ai plus personne vers qui me tourner, j'ai trop honte, j'en ai marre de pleurer pour ça. Je suis trop vieux pour ce genre de connerie, j'ai douze ans, je fais partie des grands, mais ça ne m'empêche pas de me lever la nuit et de me mettre devant le poste de télé. J'attends les rediffusions de vieux films et je les regarde encore et encore, j'ai l'impression d'y être, j'en rêve en noir et blanc. Je m'imagine avec ma mère de l'autre côté de l'écran. Je connais ses répliques par cœur, rien de bien extravaguant. Je la vois encore et encore demander une cigarette au personnage principale d'un de ses films, il lui tend en s'exclamant sur comment elle pouvait être belle. Ensuite je la vois se retourner et ça me déchire le cœur à chaque fois. J'ai le cœur en morceaux et je n'ai personne à qui expliquer pourquoi. J'aimerais que quand elle se retourne elle se retourne vers ma famille, vers moi. Dans mes rêves c'est ce qu'elle fait. Elle prend cette cigarette, elle l'allume en dévorant cet homme du regard alors que son cœur ne bat que pour mon père et puis elle se retourne vers moi, me prend la main et on s'en va. Peu importe où, peu importe si c'est logique, si le monde est en noir et blanc et si autour de nous je ne reconnais rien. Elle est là, je sers sa main et je me sens bien. Pourtant, à la fin de l'histoire, je suis seul, assis en face de la télé, ma main sur l'écran à rêver en noir et blanc. Mon père m'a déjà trouvé dans cette position, il n'a rien fait d'autre que d'attraper son filet de pèche et partir travailler. La vie à la maison n'est plus ce qu'elle était, les murs de la maison me donnent l'impression d'être rongé par un acide incolore, il ne me reste plus que ma planche de surf pour m'envoler loin d'ici. C'est triste, mais je n'ai pas la force de couler avec ce radeau de fortune que semble être devenu ma famille. J'aimerais demander à l'aide, que quelqu'un nous aide, mais mon père n'en a plus la force, il se bat pour ma sœur, mon frère et moi, je ne peux pas lui demander plus alors qu'il se meure déjà dans ce combat. Étendu en dessous de ces draps, j'aimerais que le soleil ne se lève pas. Je sens pourtant déjà ses rayons chauds venir lécher la peau de ma cheville. Je sais qu'il va être temps de me lever, on a beau être le week-end il faut que j'aide ma sœur à s'occuper du nettoyage de la maison. Je ne peux pas me reposer ici, puis tant que je n'aurais pas fini, je ne pourrais pas aller surfer. Soupirant, je me retourne dans mon lit, cachant mon visage en dessous de mon coussin, je grogne lorsque j'entends ma sœur toquer à ma porte. Lorsque j'étais enfant, ma mère venait me lever le matin, elle m'apportait parfois des croissants et on s'installait dans mon lit pour parler de la figure que je tentais d'apprendre à cette période de l'année. Ma mère avait le goût de l'air marin, comme mon père. Même si cette dernière était française et n'aurait jamais dû tomber sur ce pêcheur un peu bourru, personne ne doutait à Glen Oak de leur amour. Tout comme personne n'a compris pourquoi une tâche de sang imbiba longuement le sol du salon suite à sa mort. Je ne sais pas ce qui s'est produit, on m'a juste dit qu'elle était fatiguée de la vie. Je la voyais parfois devant le téléviseur contempler ses plus beaux seconds rôles alors que sa silhouette décharné me donnait l'impression de contempler un fantôme. Il m'est arrivé de me dire qu'elle n'en pouvait plus d'être le perpétuel second rôle. Tant qu'elle n'arrivait pas à attirer les spots sur elle, peut-être ne pouvait elle pas vivre pleinement ? Je ne sais pas bien, j'aurais pourtant aimé savoir. Tout comme j'aurais aimé savoir comment ça s'était fini. Avait-elle eu mal ? Ses bras étaient ils marqués par sa peine ou alors avait elle décidée de s'exploser le crâne ? Olivia l'a trouvé en revenant des cours, Raphaël traînait avec ses amis et moi j'étais à l'école à attendre que ma mère vienne me chercher. Liv n'a jamais rien dit, Raphaël non plus. J'ai parfois l'impression qu'ils ont oubliés cette histoire, pourtant je sais qu'eux aussi ils en souffrent, on a juste du mal à se le dire. Caché sous ma couverture et mon coussin, j'y pense un peu trop longtemps, un peu trop souvent. J'ai le cœur au bord des lèvres et je n'ai envie que d'une chose, retourné dans ces rêves noirs et blancs où je retrouve ma maman. Je sens alors mon lit légèrement s'affaisser, je sais qu'il s'agit d'Olivia et que je dois me lever. Mais la seule chose que j'ai envie de faire c'est continuer à rêver.


~ Help me to carry the fire we will keep it alight together. Help me to carry the fire, it will light our way forever. ~ Je ne sais pas si je serai jamais capable d'expliquer correctement comment j'ai rencontré Maxine. Bien sûr, les faits sont simples à exprimer, je travaillais sur le toit de la maison avec mon père et je suis tombé dans l'herbe. Elle était là, aussi jeune que moi, un peu perdu dans cette ville qu'elle ne connaissait pas. Je ne sais pas ce qui m'a directement interpellé chez cette file en particulier, il fallait dire que quand j'avais onze ans, les filles étaient le dernier de mes soucis. Je ne pensais qu'au surf à l'époque et à ma mère décédée. Alors, lorsque cette petite blonde légèrement gauche est arrivée je n'ai rien compris. C'était une lumière que je ne pouvais supporter, elle était trop lumineuse, elle ne me laissait pas seul dans mon coin à broyer du noir. Elle arrivait avec son sourire et semblait prête à tout pour ramener l'espoir. Cette première fois où on s'est vu, elle m'a simplement tendue la main pour m'aider à me lever avant de me faire m'asseoir sous le porche microscopique de ma maison. Ca m'arrive encore d'y repenser, comme on repense à une décision importante qu'on a prise sans savoir. J'aurais pu me refermer, empêcher Max de se frayer un chemin jusqu'à mon coeur et mon âme, mais je n'en avais pas eu la force. A l'époque, j'avais besoin de quelqu'un, pas n'importe qui. Quelqu'un, mais plus précisément, je pense que c'était elle. A l'époque j'avais besoin de voir se croiser nos chemins.
Rentré de plein pieds dans l'adolescence, c'est après une soirée tumultueuse sur la plage que je me réveillais un peu hagard. Moi qui avais l'habitude de me lever à l'aube, je remarquais que le soleil était déjà bien levé, contrairement à moi. C'est livide, les yeux cernés et la bouche pâteuse que j'allais dans la cuisine pour boire une carafe entière d'eau et manger n'importe quoi. Poussant la porte qui, plus que d'habitude, grinça d'une manière particulièrement irritante, je grimaçais en entrant dans la cuisine sous le regard amusé de Maxine. « Alors Hugo, je t'ai déjà connu plus matinal. » Grognant, j'attrapais une brique de lait dans le frigo ainsi qu'une bouteille d'eau fraîche avant de poser le tout sur la table et me préparer des céréales. En face de l'adolescente se trouvait un bol vide ainsi que le journal retraçant nos aventures. Je bus d'abord une longue gorgée d'eau avant d'attraper le journal que mon amie avait toujours prise un soin fou à remplir. J'avais tourné et tourné encore et encore les pages cornés de ce résumé de nos aventures avec beaucoup de plaisir. Parfois on s'allongeait dans le sable et on se remémorait certains de nos moments, les bons comme les mauvais, parce que maintenant il ne s'agissait plus que de bons souvenirs. Un léger sourire aux lèvres, je me mis à manger mes céréales tout en tournant rapidement avant de tomber sur celle de notre soirée d'hier. En premier lieu, je remarquais la photo Polaroïd collé sur une plage et pliée pour ne pas dépasser du petit journal. Je la dépliais sans me rappeler à quel moment on avait pu prendre des photos, il fallait dire que je ne me rappelais pas de grand-chose de la soirée d'hier. C'est donc avec beaucoup d'amusement que je trouvais une image de Max en train de se débattre alors que je la tenais fermement prêt à la jeter à l'eau. « Oublies pas que je vais manger et si j'ai la crève, ça en sera fini de toi mon vieux ! » Je ne pu m'empêcher de sourire comme un enfant avant de faire le tour de la table pour passer mes bras autour des épaules de mon amie avant de l'embrasser sur la joue : « Arrêtes de dire des conneries, t'as jamais été capable de m'en vouloir fais pas semblant. » La belle se défit de mon étreinte avant de poser ses mains sur mon torse nu pour que je m'éloigne. « Et toi vas prendre une douche, tu pues l'alcool et la sueur c'est dégueulasse ! » « Quoi ? Mademoiselle n'aime pas mon odeur de mâle ? » Je tentais de rester sérieux tout en la fixant, mais je n'en étais bien sûr pas capable, c'est pourquoi j'éclatais de rire alors qu'elle se levait pour me tapoter gentiment la joue. « Excusez-moi monsieur le mâle, mais une douche ne vous ferait vraiment pas de mal, sans mauvais jeu de mot. » En toute réponse, j'offris une belle grimace à Maxine, qui se mit à grimacer avant de me donner un petit coup d'épaule : « T'es vraiment pas sérieux comme gars ! Je comprends pas pourquoi je traîne avec toi parfois. Je suis si élégante, gracieuse et talentueuse et pourtant je perds mon temps avec toi, ça n'a aucune logique. » Amusé, j'entrais dans son jeu en l'attrapant par la taille avant de l'attirer vers moi tout en lui offrant mon plus beau regard charmeur : « C'est vrai. » « Ah bon ? » Restant dans mon personnage, j'hochais lentement la tête avant d'attraper sa main et la faire tourner comme on avait appris à l'horrible cours de danse qu'elle m'avait obligé à suivre. Habitué au geste, je maîtrisais parfaitement ma partenaire, l'attirant une nouvelle fois à moi un sourire éclatant aux lèvres : « Il n'y a qu'une explication possible à cela ! Tu dois être tombée follement amoureuse du bel homme que je suis devenu et tu ne peux te résoudre à t'éloigner tant mon corps divin te donne envie. » Le regard de Max se fit distant l'espace d'un instant. Silencieux, je ne compris pas pourquoi mon amie était troublée, nous jouions, comme nous le faisions toujours. J'étais trop borné et aveugle que pour voir la réalité à l'époque. Maxine se reprit rapidement, me donnant un mini coup de poing sur l'épaule avant de dire : « Excusez-moi monsieur le mâle au corps divin, mais j'ai des choses plus importantes à faire que vous écouter raconter des conneries toute la sainte journée. »



~ We can never go home, we no longer have one. I'll help you carry the load, I'll carry you in my arms. ~ L'estomac noué, je regardais mon frère se faire casser la gueule sans bouger. Impuissance face au spectacle qui s'offrait à moi, je cherchais à fuir les images qui assaillaient pourtant mon cerveau. Ses joues où le sang coulait, ses lèvres enflés, je voyais déjà un coquard poindre sur un bout de sa joue alors que son torse était déjà bleuté à cause des autres matchs qu'il avait déjà disputés. Je ne savais pas ce que je faisais là, perdu dans un entrepôt abandonné de Perth à regarder mon frère s'enfoncer dans la déchéance humaine. Je crois entendre des os craquer lorsque la main de Raphael s'abat sur la mâchoire de l'armoire à glace lui faisant face. Peut-être l'avais-je imaginé, je ne savais plus. Je faisais partie de la foule en délire prêt à payer tout leur loyer pour un peu de sang, sauf que j'étais plus proche de rendre mes tripes que de m'extasier devant le spectacle. Perdu au milieu de la foule en chaleur, une odeur nauséabonde de cigarette et de sueur emplissant l'endroit, je cherchais à fuir ailleurs, n'importe où dans mes souvenirs. J'étais plutôt doué pour ça en temps normal, mais c'était dur pour le moment alors que mon frère se jetait dans une guerre sans fin. Ça n'était qu'un autre combat, qu'une autre bataille. Qu'il gagne ou qu'il perde, il y retournera, pourtant je serais là, encore dans l'ombre. Pourtant je ne pourrais pas l'abandonner, jamais. Et je me souviens encore de l'époque où il voulait être boxeur, l'époque où il me faisait enfiler ses gants en riant après l'école en me disant que son professeur de boxe était dur, mais que c'était le meilleur.Il devait avoir dix ans, à peine plus, et je me souviens qu'on jouait sur la plage. Moi qui tentait de l'imiter et lui qui portaient des coups de plus en plus précis et de mieux en mieux exécuter. Parfois on roulait dans le sable en se battant, mais notre mère arrivait toujours à cet instant pour nous séparer en disant que ça n'était pas un jeu pour deux frères. Alors, on recommençait encore et encore pour qu'elle revienne. Sauf que quand elle est morte, mon frère a abandonné la partie, j'aurais pu me rouler seul dans le sable qu'il ne m'aurait pas porté plus d'attention. Quelque chose était mort dans son regard, comme dans celui de mon père. Depuis les choses ont bien changé et ça me tue de le voir se faire casser la gueule parce qu'il ne sait plus comment exister, parce qu'il a oublié ce que ça faisait d'être serein. Mes yeux sont voilé par un filet humide, pourtant je vois toujours le spectacle morbide qui me fait face. Je vois Raphael se tordre de douleur lorsque son adversaire lui donne un coup de pied dans les côtes. Je sais qu’Olivia va encore crier, je sais qu’il va encore s’enfermer dans sa chambre comme si ça ne faisait rien, s’enfermer en lui rageant pour toutes ces choses qu’il n’avait su faire. Contre tout attente, alors que le match semblait plier depuis le début l’adversaire de Raphael faisant deux fois sa taille, mon frère immobilise son adversaire au sol en attendant que l’autre se soumette. Mais ça continue, mon frère halète difficilement alors que le molosse tente comme il peut de se défaire de la prise de Raph’. Mes yeux sont attirés par ce que tout le monde prend pour spectacle, j’ai envie que ça s’arrête, que ça s’achève. C’est alors que dans un bruit sec on entend l’os du bras du molosse se rompre avant qu’une vague d’acclamations ne se fassent entendre pour Raphael qui a l’air encore plus perdu qu’avant. Et moi je peux pas m’empêcher de me dire qu’il n’y a pas que ce bras qui a été brisé ce soir. Je peux pas m’empêcher de me dire ça alors que le regard de ce qu’il reste de mon frère est hagard et que déjà je traverse la foule en espérant pouvoir le ramener à la maison ce soir. Enfin, ce qu'on tentait de considérer comme une maison;

~ In our family portrait, we look pretty happy. Let's play pretend, let's act like it comes naturally. ~ C'est avec difficulté que j'avais allongé Raphael dans la camionnette de notre père. J'aurais pas dû conduire, j'avais pas encore l'âge, mais je pouvais pas non plus laisser mon frère là tous les soirs. Je me souviens avoir allumé le poste de radio tout en conduisant un peu trop vite. J'avais peur, comme souvent quand je prenais le volant. J'avais peur que mon frère ferme les yeux pour ne plus les rouvrir et de temps à autre, je secouais légèrement son épaule histoire de voir s'il était toujours conscient. Une fois à la maison, je le supportais jusqu'à la cuisine avant de commencer à chercher après des glaçons. Le visage du jeune homme perdu, que je ne reconnaissais presque plus comme étant mon frère, était méconnaissable. Lui pour qui toutes les filles avaient l'habitude se pâmer d'amour avait les lèvres gonflées, un coquard au niveau de l'oeil droit, son torse était marqué et à voir comment il tenait son flanc, on devra encore aller à l'hôpital. En décortiquant mon frère du regard, j'attrapais un tissus pour enrouler un peu de glace dedans avant de presser cette confection de fortune contre sa joue. « Hugo, Raphael ? Arrêtez de faire du boucan, j'ai cours demain moi ! » Avant même d'avoir compris l'ampleur de ce qui allait se produire, je me retournais vers Olivia apparaissant dans l'encadrement de la porte le coeur battant la chamade. Il ne lui fallut qu'un instant pour voir l'état dans lequel était Raphael avant qu'elle ne se mette à s'agiter dans tous les sens pour sortir notre boite à pharmacie. Pendant ce temps, mon frère se redressa prêt à aller s'allonger dans sa chambre après s'être enfermé à double tour. Il n'en eu pourtant pas le temps car déjà Liv le repoussait sur une chaise pour qu'il s'installe : « Qu'est-ce qui s'est encore passé ? » J'étais en face d'une bombe à retardement et je ne savais pas sur quel bouton appuyer pour empêcher le mécanisme de m'exploser au visage. Définitivement emmuré dans son silence, le blessé ne daignait même pas nous regarder, Olivia et moi. J'essayais alors la seule chose qui me vint à l'esprit : « C'est de ma faute... J'ai rencontré un surfeur qui veut gagner le prochain tournoi pour avoir sa place dans la team Rip Curl. » Planté au milieu de la pièce à regarder ma soeur en me demandant si elle allait gober ce mensonge, le silence dans la cuisine est insoutenable. Mon frère a les yeux perdus au sol, ma soeur me tourne le dos et je regarde les fragments éparses de notre ancienne famille. C'est alors qu'Olivia se retourne vers moi, avec bien trop d'embruns aux paupières. « Et c'était aussi de ta faute la semaine passée et la semaine d'avant et toutes les autres fois ? Il est temps que vous arrêtiez de me prendre pour une conne. » « On t'as jamais demandé de fourré ton nez la dedans. Ce sont pas tes affaires. » Aussi étonné que ma soeur, je me tourne vers Raphael qui nous fixe tous les deux. Ses yeux bouillonnent, ses poings sont crispés, je le connais bien, je sais qu'il a mal, qu'il souffre et qu'il ne sait pas comment réagir, je le sais, mais je ne sais pas comment l'aider. Je ne sais pas comment enlever la peine qui l'écrase, comment soigner les vielles blessures qui n'ont toujours pas cicatrisées. Leur voix commencent à monter dans la nuit, j'ai l'impression de redevenir un enfant, quand maman et papa se disputaient. Mon frère et ma soeur se lancent plus des mots, ce sont des couteaux qu'ils jettent à travers la pièce se blessant à chaque fois un peu plus en disant quelque chose de pire. Je les vois s'autodétruire, tomber en ruine et j'observe le spectacle impuissant alors que notre vie nous file entre les doigts. « J'essaye. Sincèrement, je fais de mon mieux pour t'aider Raphael, mais t'as pas envie d'être aidé, t'aimes trop tes vieux démons qui te pourrissent de l'intérieur. » Il est debout à côté de la porte, il sait qu'il doit s'en aller, qu'il est temps pour lui de disparaître avant que tout ne dégénère. Je m'avance vers lui pour empêcher qu'Olivia ne fasse quelque chose qu'elle regrette, mais je suis trop infime. J'ai l'impression d'être minuscule fasse à eux deux, d'être inutile. Liv l'attrape par le bras alors que je m'accroche à son épaule pour qu'elle arrête. J'aurais aimé avoir plus de caractère, pouvoir crier un bon coup pour leur dire d'arrêter.J'aurais aimé être un autre, mais c'est trop dur, je ne sais pas comment faire. « Qu'est-ce que tu veux que je te réponde ? J'aurais souhaité qu'aucun de vous deux ne naisse, on était bien avec papa et maman avant que vous n'arriviez. Elle serait toujours là si vous n'étiez pas là. » Le choc est dur, je ne peux contenir ma soeur qui explose, ses poings s'abattant sur le torse musclé de Raphael. Je ne sais dire si elle crie où si ce sont mes oreilles qui bourdonnent, je sais juste que les larmes coules le long des joues de Liv et que moi je regarde le spectacle. Je regarde comme les autres enfoirés qui ont regardé mon frère se faire démolir une heure plus tout. Il grimace, elle lui fait mal, mais je ne les sépare pas, je n'y arrive pas, je n'y arrive plus. « J'ai toujours tout fait pour te contenter. TOUT ! Alors, pourquoi tu n'en as rien à faire ? Alors, pourquoi tu ne m'aimes pas ? Pourquoi ! » Silencieusement, j'enroule mes bras autour des épaules de ma soeur alors que les larmes ravagent son visage. Raphael ne nous offre même pas un dernier regard. Il nous laisse là, deux échoués incapable de voir le rivage. Il nous laisse là, perdu au milieu de la nuit, conscient qu'on avait rien compris. Conscient que ce n'était pas nous les naufragés, mais lui qui se noyait dans la rage qui lui nouait la gorge. J'ai eu l'impression d'avoir perdu mon frère cette nuit là et je n'ai jamais plus retrouvé ma soeur.

~ Kiss me like you wanna be loved. This feels like falling in love ~ Je ne sais pas vraiment si on a le droit de se plaindre lorsque tout dans votre vie semble paisible, semble rouler en douceur pour vous porter vers des jours meilleurs. J'avais remporté la compétition de Perth organisé par Rip Curl. A dix sept ans et demi je rejoignais la team pour briller plus que les autres, contrats de pub, je voyageais à travers le pays dans un vieux car dégueulasse pour tester les meilleurs spots de l'Australie. Ma vie était un rêve éveillé, j'avais peur chaque matin d'être arraché à ce songe bien trop beau pour être trop vrai, bien trop beau que pour m'être destiné. J'ai longuement attendu la claque, le début du cauchemar, la fin de ce rêve. Mais ça n'arrivait toujours pas. Maxine me disait d'arrêter de me prendre la tête et de profiter, on se voyait moins qu'avant, ça me rendait triste. J'avais le surf, elle avait la danse. Nos mondes étaient différents, pourtant nous nous arrangions du mieux que nous pouvions pour les faire se rencontrer, puis le temps a passé. Au début on se téléphonait une fois par semaine et je passais tout mon temps chez elle quand je rentrais à Perth. Puis ses entraînements se sont intensifiés, les miens aussi. A vrai dire je ne sais pas ce qui nous est arrivé. On a simplement arrêté de se téléphoner, de s'envoyer des sms, de se parler. Le temps a filé, quelques mois à vrais dire, j'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'années.
C'est lors d'une séance de photos que tout a basculé. Je crois que dans ce genre de moment on ne comprend rien. J'avais la tête ailleurs, je n'étais pas sur ma planche, j'avais perdu le chemin. Je n'ai pas compris ce qui s'est passé lorsque la vague m'a avalé, je n'ai même pas senti la planche se briser sous mes pieds. L'eau m'a juste aspirée et j'ai cessé de respirer un instant, les yeux grands ouverts au coeur de l'océan. Mais la mer m'a rejeté, je ne devais pas être assez bien pour elle, je me suis échoué sur le sable, à côté de ma planche brisée. Je ne sais pas trop bien qui m'a vu en premier, qui a commencé à crier des instructions à tout le monde, qui a essayé de voir si j'étais conscient ou encore qui n'a pas cessé de filmer toute la scène. Je me suis simplement réveillé à l'hôpital, comme si j'émergeais d'un rêve. La première chose qui me vint à l'esprit fut ce souhait informulé qu'était celui de ne m'être jamais réveillé cette fois. Quand le médecin arriva, il me parla longuement, mais je ne comprenais rien. De la rééducation, mes jambes endommagés qui m'empêcheraient de marcher, peut-être de surfer. Mon cerveau était endolori, mes pensées étaient gelées. Rien n'avait de sens, si ce n'était sa blouse blanche et son air grave sur le visage. Je devais rester là encore un jour, mais je n'en avais pas la force. Je voulais pas voir mon père s'inquiéter pour moi, je ne voulais pas voir ma soeur des larmes pleins les yeux essayer de me réconforter alors que c'était elle qui était en train de s'effondrer. C'est sans explication, sans un regard, mes poings serrés sur mes cuisses que j'ai soufflé lorsque Maxine est entrée : « Sors moi d'ici. » Il ne lui a fallu rien d'autre pour qu'elle récupère une chaise roulante, pas d'explication, pas de longues secondes à jauger à quel point je pouvais être blessé. Elle m'a juste aidé à m'installer dans la chaise roulante et on a roulé jusqu'à l'extérieur. Sa douceur, c'est sa douceur qui me tuait le plus. Je voulais qu'elle me prenne à bras le corps, qu'elle me fasse mal jusqu'au plus profond de mon âme pour les mois de silence, mais il n'en fut rien. J'ai l'impression que ses doigts ont tatoués ma peau au fer rouge alors qu'elle me portait comme un enfant pour m'aider à monter dans sa vielle camionnette. Lorsqu'elle se mit à rouler, c'était la seule chose à laquelle je su penser. « Hugo ? » Sa voix était douce, légèrement usée depuis la dernière fois que je l'avais vue. Son regard aussi l'était, usé. Silencieux, je la fixais dans la pénombre qu'offrait l'habitacle de sa voiture, le soleil descendait à l'horizon et nous étions deux chercheurs d'asile en fuite. « Est-ce que ça va ? » « Roules. » Répondis-je simplement la gorge nouée. Je ne savais pas si ça allait, je ne voulais pas le savoir, je voulais juste qu'on roule jusqu'à retrouver l'espoir que j'avais perdu en chemin.Je ne sais pas combien d'heure Maxine a roulée, j'ai juste entendu le moteur se couper et j'ai ouvert les yeux à moitié allongé sur la belle. C'est un sourire triste aux lèvres qu'elle alla chercher mon fauteuil roulant avant d'ouvrir ma portière. C'est un motel miteux qui nous accueilli pour la nuit, des draps sales, une odeur de renfermé émanait de la chambre. Je me sentais pas plus mal ici qu'à l'hôpital, peut-être même me sentais-je mieux, perdu dans l'anonymat de cette chambre pourrie. Perdu dans les bras de ma meilleure amie. « Je vais rester avec toi, t'iras dans un centre de rééducation et on s'installera ensemble, on te soignera puis on retournera à Glen Oak comme si rien ne s'était passé. » L'index de Maxine glissant sur ma joue, je n'arrivais pas à détacher mon regard rempli d'embruns de son visage. « T'as pas à faire ça. » « J'ai envie de le faire. On a toujours été ensemble depuis que je suis arrivé en Australie, tout ce que j'ai toujours fait c'est de te soigner, t'aider à reprendre pieds et à repartir de plus belle. » Sa voix ne s'était même pas élevé, ce n'était rien de plus qu'un murmure douloureux qu'elle avait du mal à laisser s'échapper de ses lèvres. Et moi j'étais cloué au lit mon dos lourdement posé contre le mur, silencieux, incapable de lui demander de partir, j'avais besoin d'elle, besoin qu'elle le sache. Sans savoir pourquoi, je tirais légèrement sur son t-shirt pour qu'elle s'approche. Comme toujours avec elle, ce fut naturel. Sa main gauche s'est posée sur mon torse, ma main droite à rejoint sa joue avant que nos lèvres ne se rencontrent dans un mélange salé de larmes et de douceur. « Max... » « Je sais... on en parlera demain. » Ses yeux, dont les larmes s'échappaient à gros flots, me tuèrent sur l'instant, il y avait tant de peine. Une peine qui semblait s'être accumulée avec les années sans que je ne le remarque. Naïvement, je tentais l'espace d'un instant d'endiguer le flot continu de sa douleur, mais rien n'y faisait. Nous avions ouvert des valves qui m'étaient impossibles de refermer et son coeur était en train de se vider le long de ses joues. Sans rien ajouter de plus, elle caressa ma joue avant de m'embrasser une fois encore pour finir par se blottir dans mes bras et s'endormir.

Le lendemain matin elle n'était plus là. J'avais appelé un taxi qui l'avait ramené à Glen Oak pour qu'elle puisse passer l'audition de sa vie, je l'avais laissé s'envoler alors que plus que jamais j'avais besoin d'elle pour me dire quoi faire, mais j'étais seul. Plus seul que je l'avais jamais été par le passé.
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† J'ETAIS A DEUX DOIGTS DE FINIR FOU DE TOI
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