i can't wait 'til I get you on the floor, good looking... (alix)

our lives are defined by opportunities, even the ones we miss...
« Ce que tu peux être long... » -souffla la belle Sophia, accoudée au comptoir non loin de l'arrière boutique renfermant ce qui nous servait de vestiaires. J'appelais cela un placard, contenant lui même quelques casiers. Mais officiellement, il s'agissait des vestiaires ; alors j'aimais croire que je laissais mes affaires dans une telle pièce. Néanmoins l'échange d'équipe et donc de service me ramenait rapidement à la réalité, puisqu'il fallait faire preuve d'adresse et de ruse pour récupérer ses affaires avant qu'on ne vous plaque contre le mur, face à la porte d'un casier. Ainsi piégé, il fallait patiemment attendre que l'on daigne vous laissez sortir, en s'estimant heureux d'avoir pu tourner la tête pour respirer. Aujourd'hui, je n'avais pas eu ce talent, et je faisais attendre mon amie. « On va sortir, ils auront tous remballé leurs stands à cette allure ! Et les autres vont s'impatienter... Pourquoi c'est toujours moi qui m'y colle ?! En plus, tout le monde sait que t'es à la traîne ! Je suis vraiment trop... - Gentille ! » Passant devant elle, j'attrapais son bras afin qu'elle me suive, l'obligeant à faire un demi-tour sur elle-même avec un équilibre quelque peu léger. « Hey ! - Allez, bouge ! On va être en retard ! » Là, c'était bien l'hôpital qui se foutait de la gueule de la charité, vous pouvez le dire... Et l'entendant râler, Sophia était elle aussi de cet avis ! Je ne me dégonflais pas pour autant, fonçant tête baissée jusqu'à la sortie. Je les entendais déjà pester, comme quoi j'étais le mec le moins ponctuel que cette terre ait eu à porter, qu'il fallait me donner rendez-vous une heure en avance pour être sûr que je sois dans les temps... Tout un tas de réflexions qui entraient par une oreille et ressortaient pas l'autre, sans être réellement analysées par mon cerveau. Je m'en détachais complètement, sachant que l'agacement parlait à leur place et qu'au final ça n'avait pas une si grande importance que cela. D'autant plus qu'on s'était donné rendez-vous pour se balader à travers les allées du marché nocturne... On ne rencontrait pas un président, un roi, une miss univers ou un champion de surf ! C'était le genre de soirée posée, que l'on passait être amis. On rigolait, on faisaient quelques trouvailles, et surtout, on ne se prenait pas la tête. C'était l'occasion de profiter des douceurs de la nuit, en plein air, quand les températures affolantes de la journée laisse place à une petite brise d'air. Le marché était assez chaleureux et conviviale... Du moins, pour des gens comme moi : sociable, à marchander à tout va, curieux et touche à tout. La première fois que j'y avais mis les pieds, j'avais eu un véritable coup de cœur pour cette ambiance. Les stands éclairés le long de la plage, la diversité des produits et marchandises proposées, le cadre... « Sent ! » On venait de me coller un savon sous le nez, pour me faire partager les parfums soit disant enivrants de vanille et de miel. Affichant un léger sourire à mon voisin, qui pour le coup me faisait un peu flipper avec sa nouvelle passion pour les produits de beauté de fabrication locale, je repoussais légèrement sa main pour éloigner le savon de mon nez et me retournait pour éviter une nouvelle surprise de ce genre. Et c'est en m'approchant d'un nouveau stand, présentant des petits bracelets colorés, qu'une nouvelle surprise sembla s'imposer à moi, me demandant alors de cligner les yeux pour être sûr de l'avoir bien vu. Alix ? Ici ? Alors qu'elle jouait l'associable, qui en plus de ne pas aimer la mer lisait des bouquins d'un ennuis mortel... Me faisant discret, en restant à son opposé, je ne pu m'empêcher de l'observer quelques instants. Elle n'était visiblement pas seule, et pourtant si concentrée sur ce qu'elle regardait qu'elle en avait probablement oublié le reste du monde. Contournant le stand, sans pour autant me faire remarquer, je ne voulais pas la perdre de vue. Elle venait de faire demi-tour, reportant son attention sur d'autres objets, un peu plus loin. Je m'éloignais donc du groupe, espérant me trouver sur le chemin de la jolie blondinette. Jeune femme que je retrouvais un peu plus loin. M'approchant, l'air de rien, sans qu'elle ne puisse me voir arriver et donc prendre la fuite comme la première fois, je vins me poster juste derrière elle. Et je tendis le bras en avant, pour attraper une paire de lunettes de soleil. « Tu prends des risques avec ton allergie en venant ici... » -lançais-je comme si de rien était à son oreille, en faisant référence à la très mauvaise excuse qu'elle m'avait donné lors de notre première rencontre pour se débarrasser du groupe et avoir la paix. Et oui ! Je ne l'avais pas oublié... Tout comme son joli regard...