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 la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.

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Maxine Saddler

Maxine Saddler


✣ MESSAGES : 45
✣ INSCRIPTION : 27/02/2013

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MessageSujet: la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.    la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.  EmptyVen 1 Mar - 23:52

Citation :
∞ Hugo & Maxine ∞


Vicieux sont les souvenirs mélancoliques qui vous sautent en pleine gueule, un beau matin d'innocence.
✣ ✣ ✣

J'ai la mélancolie qui fait des vrilles dans le maelström de mon esprit. Glen Oak. L'incessante cacophonie des gens qui minaudent et ma tête qui bourdonne. Une énième nuit blanche à ne faire que danser, danser encore pour trouver le bon enchaînement que je pourrais proposer. Ne pas garder une seconde de repos, trop occupée par cette passion qui est presque devenue une obsession. Un échappatoire, sans doute. Une manière de ne jamais jeter un coup d’œil vers l'arrière, de peur d'y déceler des ombres qu'on a trop peur de découvrir. Pourtant, quand le soleil s'amuse à inonder l'horizon, je prend conscience que mes muscles sont trop lourd pour que je puisse trouver quelque chose de bien. Rien ne sert de m'acharner sur les même pas de danse, rien de bon ne sort après trente heures d'éveil.

L'horloge m'indique que j'ai passé près d'une heure sous la douche de la salle d'entraînement. Je me suis assoupie sous la chaleur du jet avant qu'il ne me force au réveil en virant à l'eau froide sur mon visage frigorifié. Je traîne des pieds, comme une automate, être encore debout semble un véritable miracle. Dans ma poche, le portable vibre. Joanne, évidemment. Je n'attends plus de voir son prénom s'afficher sur l'écran. « Désolée Joe, je peux pas te parler maintenant, je te rappelle plus tard. » J'ai pas écouté la réponse, j'ai simplement raccroché. Dans le morne silence de la salle d'entraînement, j'ai noué mes cheveux encore dégoulinant d'eau glacé, enfilé un legging horriblement délavé, un sweat bien trop large et remis la paire de basket que j'avais en venant. Le résultat final m'aurait sans doute faire gagné de l'argent si j'avais été m'asseoir sur le bord d'un trottoir en brandissant une pancarte « une pièce pour que je déjeune. » Mais à cet instant précis, la fatigue était seul maître de ma vision du monde et je crois que je me foutais bien d'avoir des airs de poupée dépressive.

Mes pas étaient traînant, j'étais certes pressée de rentrer dormir mais j'avais également la motivation d'un ours en pleine hibernation pour ce qui était de me dépêché de rentrer. Ma tête s'est tournée vers l'épicerie, au moment même où mon ventre gargouillais. Je ne sais pas pourquoi je suis rentrée, j'aurais peut-être pas du, je savais que j'avais de quoi manger chez moi, à la maison, dans le confort douillet de mon appartement où je pourrais m'installer au fond de mes couettes et ne me réveiller que lorsque l'envie m'en prendrait. Pourtant, je suis rentrée. A cette heure matinale, c'était vide. Seul l'habituel caissier était derrière son comptoir. Il m'a jeté un coup d’œil. Il me connaît, mais il ne m'a visiblement pas reconnu. Je suis un mirage terne dans mes habits de fatigue et mes cernes plus gros que mon visage. Je souris tout de même et déambule dans les rayons, en quête de quelque chose qui me ferait envie. Dans le silence étrange de l'épicerie, la cloche de la porte retentit, me fait sursauté. Mon regard dévie un instant. Plus rapide que l'éclair, mais suffisant.

Il est là. A moins de trois mètres de moi.

J'en ai le souffle coupé, la gorge sèche. C'est le grand canyon dans mon corps, le vide intersidéral. Je ne sens ni mes tripes qui doivent se contorsionner, ni mon cerveau qui bouillonne ni aucun autre membre. Est-ce la fatigue, où simplement le choc ? Peut-être les deux. Je sais qu'il m'a vu, qu'il m'ait reconnu ou non. Je sais aussi qu'il sait que je l'ai vu. Faire demi-tour serait stupide. Et sans doute que je n'en ai pas envie, il faut dire.

« Hugo. » Je suis déboussolée. Et mes souvenirs reviennent en boomerang, dans ma tête, dans mon cœur. « T'es revenu? »

Question rhétorique. Évidemment, il est là. J'ai du mal à savoir si j'ai le droit d'en être contente. J'aurais presque peur d'être heureuse. Je ne suis devenu que trop coutumière de notre éphémère. Ce petit bout de bonheur, qui va et qui vient. Mais dans un coin de mon esprit, mon naturel optimisme me souffle de ne pas louper le coche. Alors, mes bras entoure son cou, l'attire un instant à moi, tant pis si malgré ma douche, j'ai encore l'odeur d'un fauve, tant pis si mes cheveux dégoulinant son mal attachés, si mon sweat est trop large, mon legging de danse trop délavée, mes baskets vraiment moche. Tant pis si je dois avoir l'air d'une autre personne à cette instant précis. Je me délecte simplement de ce contact.

« Tu m'as manqué. »

Puis je me rappelle. Les mois où on ne s'était plus parlés, la soirée au motel peu de temps après son accident, mon départ dès le lendemain. Ce n'est plus mon physique ingrat après cette nuit de labeur qui me dérange mais notre étreinte. Comme si, dans le courant de nos souvenirs communs, au milieu du capharnaüm du passé subsistait le goût âpre d'une erreur qui avait tout changé. Sans trop savoir pourtant ce que pouvait être la cause de mon malaise, je me suis détachée de lui. Et en fixant son regard, j'ai heurté la douloureuse vérité, pour la première fois, Hugo et moi, ça ne semblait pas aussi facile.
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Hugo Nguyen

Hugo Nguyen


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MessageSujet: Re: la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.    la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.  EmptySam 2 Mar - 17:18


✣ ✣ ✣
when you said your last goodbye i died a little bit inside
i lay in tears in bed all night alone without you by my side

« Quand tu as peur de l’orage, respire calmement. Quand les cauchemars se font trop violent, respire calmement. » Allongé sur le dos, j’avais l’impression de me noyer dans mes draps. J’avais chaud, je suais à grosse goûte à cause du dernier cauchemar. J’essayais de me calmer comme ma mère le faisait enfant, elle me soufflait simplement ces mots en boucle à l’oreille et j’allais mieux. Je fermais les yeux et je m’endormais au fond de ses bras. Sauf que ma mère était pas là et je ne me calmais pas. Mon cœur battait la chamade, ma bouche était pâteuse, j’avais l’impression d’être un lendemain de cuite tellement je me sentais mal. Et les images, ces images. Toujours les mêmes. Une vague, la vague de mes rêves. Celle que j’ai attendue toute ma vie, elle me prend, elle m’embarque et je suis prêt à m’en aller sans mot dire, je m’en vais dans un sourire. Puis l’eau clair devient trouble, mon rythme cardiaque s’accélère et mes jambes me lâchent. Ce n’est que le début de la descente, la mer ne veut pas de moi, elle ne m’a jamais voulu. Le ressac des vagues me ramènent sur la terre ferme alors que mes poumons sont remplis d’eau. Je ne sais pas comment je fais, je rampe alors que l’air me manque. Je pourrais me tordre de douleur tant j’ai mal, mais je continue à ramper alors que mes proches me regardent sans m’aider, je rampe jusqu’à ma tombe sans que personne ne daigne me sauver.
N’en pouvant plus, c’est fébrile que je me lève sans pouvoir attendre une seconde. Malgré le soleil qui ne s’est pas encore levé, j’attrape un maillot de bain avant de m’échapper de la maison familiale pour courir sur la plage jusqu’à la mer. J’ai besoin de ce contact, besoin que mon cœur s’arrête l’espace d’un instant. Besoin que l’eau tiède caresse ma peau et ma fasse retrouver des sensations oubliées. Je ferme les yeux et je me laisse porter par la quiétude de l’endroit, par la douce mélopée que les vagues chantent en s’écrasant sur le sable. Lorsque j’ouvre à nouveau les yeux, je suis allongé sur la plage, courbaturé par la fatigue. Je retourne chez moi pour me laver, espérant ne pas réveiller ma sœur au passage, puis j’enfile un vieux short et un marcel qui trainent dans ma chambre avant de récupérer mon skateboard ainsi que mon mp3.
Je ne sais pas ce qui me prend pour le moment. J’erre. Comme j’ai erré lors de ma rééducation. Je suis chez moi, entouré des miens, pourtant j’ai l’impression qu’une ombre défigure le tableau. J’ai l’impression d’oublier quelque chose, l’impression que le temps n’aide pas à oublier et que les cicatrices ne cessent jamais vraiment de saigner. C’est perdu dans mes pensées que je file sur le macadam, je chante à tue-tête à croire que personne ne dors, je m’en fiche. De toute manière je ne suis pas l’élément le plus dérangeant de la ville. Je ne sais pas où je vais, j’ai beau connaître les rues par cœur, je me demande où je dois aller, où je pourrais aller. Ca ne fait pas longtemps que je suis rentré, c’est peut-être déjà de trop. Je ne suis plus à ma place dans ces rues qui m’ont pourtant vue grandir. Je passe devant le bar où j’ai du repêcher mon père de trop nombreuse fois, je croise la boulangerie où j’ai mangé les meilleures pâtisseries de ma vie. Ici, il m’est impossible de fuir. Alors je roule, je continue à rouler. Je ne peux pas m’arrêter, mes souvenirs risquent de m’attraper sinon. Il y a un peu de moi sur chacun de ces murs, un peu de ma famille, un peu des gens que j’ai aimé, des gens que j’ai blessé. Je voulais recommencer à zéro, pourtant j’ai choisi l’endroit où toutes mes erreurs sont gravés au fer rouge dans la chair de la terre. Soupirant, je finis par ralentir parce que je commençais à avoir faim et que je n’avais plus de clopes pour me détendre.
Ma planche sous le bras, je me dirige vers le Comet sans me soucier de l’heure qu’il peut être. J’ai peut-être roulé des heures sur ma planche, pourtant ça ne m’a paru être qu’une seconde. C’est en baillant que je pousse la porte du magasin sous le regard bon du caissier, je lui souris tout en tentant de dompter ma crinière que je n’avais même pas pris la peine de coiffer. Prêt à déambuler dans les rayons à la recherche d’un truc à grignoter, une paire d’yeux s’attardant sur moi m’en empêcha. Je me sentais mal à l’aise, j’avais la gorge noué et mon estomac semblait prêt à se contorsionner. C’est lentement que je tournais ma tête vers la personne qui devait être la source de cette gêne. Son regard incendie tout ce qu’il reste de moi. Ses yeux me tuent. Je reste silencieux, dans le fond je ne sais pas quoi dire, j’ai peur aussi, enfin je crois. « Hugo. » Sa voix est l’ouragan qui vient couper ma sécheresse. J’ai mal à la tête, mes yeux sont fatigués, usé un peu aussi, j’ai pas la force de lui répondre, j’ai trop peur de a faire fuir. Les battements erratiques de mon cœur sont incapables de réanimé mon cerveau. Je lui offre la seule chose qu’il me reste, un sourire penaud alors que sa voix pleine de promesses se remet à me caresser. « T'es revenu? » Je ne trouve rien à dire, dans le fond je ne sais pas. Est-ce que je pouvais être pleinement là si elle, elle n’était pas avec moi ? J’ai envie de me jeter dans ses bras, mes jambes ont du mal à me porter, je ne sais plus si c’est l’émotion ou la fatigue, puis j’ai envie de dire au caissier de partir, de nous laisser. J’ai pas envie qu’il voit ça, pas envie que quelqu’un remarque mon cœur qui se vide. Un soupire de satisfaction s’échappe de mes lèvres alors que la belle enroule ses bras autour de mon cou. Je m’accroche à son sweat comme un naufragé, je ne sais pas qui de nous deux à besoin de l’autre pour tenir. Je ne veux juste plus jamais la lâcher. « Tu m'as manqué. » Mon étreinte se resserre autour du corps de Maxine à ses mots. J’étais pas capable d’exprimer à quel point elle m’avait manqué, j’avais pas envie d’en parler, je voulais l’oublier. « J’ai pas passé une journée sans penser à toi. » Soufflais-je alors qu’elle me filait encore entre les doigts. Mes bras retombent mollement le long de mes flancs avant que je ne range mon mp3, ses yeux posés sur moi me sonde de l’intérieur. J’ai l’impression de passer le test le plus important de ma vie et je sais d’avance que je vais échouer. « J’ai voulu t’appeler… tout le temps, mais j’ai entendu dire que les choses allaient bien pour toi. Je voulais pas… » Je n’avais pas d’excuse, j’aurais du l’appeler encore et encore. J’aurais du l’appeler au lieu d’être aujourd’hui en face elle bouffé par les remords. Mais j’étais pas en état, j’en avais pas la force.

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Maxine Saddler

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MessageSujet: Re: la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.    la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.  EmptyDim 3 Mar - 21:40

Citation :
∞ Hugo & Maxine ∞


Vicieux sont les souvenirs mélancoliques qui vous sautent en pleine gueule, un beau matin d'innocence.
✣ ✣ ✣

« J'ai pas passé une journée sans penser à toi. » J'ai le palpitant qui fais des vrilles, il se cogne à ma cage thoracique, je remercie mon sweat trop large, je suis sûr que sans lui, on verrait mon cœur qui frappe pour tenter de s'échapper et rejoindre Hugo. Mais moi, je bouge pas. Déboussolée. J'ai les mains légèrement moites. Je voudrais bien croire que c'est la sueur de l'entraînement, mais c'est pas le cas. Le problème, c'est qu'il avoue avoir pensé à moi tous les jours et moi, j'ose pas le regarder dans les yeux et lui avouer que j'ai passé mon temps à fuir son souvenir, parce que c'était trop dur, qu'il y a des journées où son ombre était collée à moi mais que je la fuyais, j'évitais de penser à lui, parce que c'était plus simple, parce que sans ça, j'aurais pas gravit les échelons aussi rapidement, j'aurais passé mes journées à faire un remake de dépressive de série B avec mon pot de crème glacé chocolat-noisette devant des films romantiques et une photo de nous sur ma table basse. J'oserais jamais lui dire, non, que même s'il a toujours été dans un coin de ma tête, omniprésent, j'ai refusé de le laisser prendre la place qui lui était dû, celle qu'il avait toujours eut avant. Je l'ai forcé, avec une difficulté qu'il n'imagine même pas, à se recroqueviller dans un coin de ma mémoire et à me laisser en paix. Même si dans le fond, je crois que je rêvais de penser à lui, car même si ça me rendait triste, j'avais l'impression de ne pas l'avoir totalement perdu. Souvent, son souvenir resurgissais, pour me troubler, me rappeler qu'il était toujours là, dans ma tête, avec moi. Que même si je partais m'exiler à l'autre bout du monde, il serait toujours là. Alors, je perdais pied. J'esquisse malgré tout un sourire, de joie, de honte, j'en sais trop rien. Je suis heureuse de ne pas être qu'un rayon de soleil éphémère qu'on oublie quand il part. D'être toujours un peu Max, la gamine de onze ans avec qui il avait grandi, même si nos chemins ont décidé de prendre des virages trop violent et de zigzaguer entre eux, sans jamais rester ensemble.

Au final, j'ose rien répondre, j'ai peur de le décevoir, de dire quelque chose qui me renverra une image négative de moi-même. Qui l'éloignera encore un peu.

« J'ai voulu t'appeler... tout le temps, mais j'ai entendu dire que les choses allaient bien pour toi. Je voulais pas ... » Et dans ma gorge amer, j'ai dix mille fin de phrase qui restent bloqué, j'étouffe. Qu'es-ce qu'il ne voulait pas ? Rendre mon bonheur complet ? J'avais le professionnel. Ne manquait que le personnel. Ne manquait, finalement, que lui. Je ne vais pas le blâmer, je crois que je suis la plus fautive. J'ai accepté de passer le casting, j'ai accepté de rejoindre Glen Oak, de le laisser derrière. Je n'ai pas non plus appelé, pas plus que je ne suis venu le voir. Sans doute par lâcheté, parce que je savais que si je lui reparlais, j'aurais pas résisté à l'envie de le voir et qu'à partir de ce moment-là, j'aurais été incapable de le laisser derrière moi une nouvelle fois. C'est égoïste, dans le fond. J'ai eu peur qu'il me fasses oublier ma carrière, alors j'ai fais un choix de facilité. Le plus sûr, le moins flippant. J'ai eut tort, je crois. D'autant plus qu'en voyant le désastre qu'avait été mon casting, la danse aurait pu attendre. J'aurais dû t'attendre.

« C'est pas grave Hugo. » Mensonge. « J'aurais voulu le faire aussi, je t'assure … mais j'étais pas sûr que ce soit une bonne idée .. que t'en ai envie. » Une bonne idée, pour lui où pour moi ? J'en sais trop rien.

J'esquisse un nouveau sourire, contrit cette fois. Le caissier à l'air de nous jauger comme si on était deux ado pré-pubère qui ne savent pas quoi se dire. Et a défaut de ne pas être pré-pubère, je sais que je ne sais pas quels mots prononcés. Il y a de nombreuses chose que je voudrais lui dire, parler de tout, de rien, de chose importante et sans importance. Retrouver la facilité que j'avais à discuter des trucs les plus cons, parce que c'était Hugo et Maxine et que c'était évident. Et maintenant ?

« T'as l'air fatigué. Est-ce que tu vas bien ? … enfin, ça s'est bien passé, la rééducation ? »

Et ça a pas été trop dur ? T'as eus du soutient ? Des visite pendant la rééducation ? T'as rencontré des gens ? T'as rencontré une fille ? Il faisait pas froid ? Pas trop chaud ? Le surf te manque ? Depuis combien de temps t'es revenu ? Et là, ça va ? On se voit demain ? Et après demain ? Et tous les jours d'après ? T'es aussi fébrile que je le suis, là tout de suite ? Comment va ta sœur ? Ton frère ? Ton père ? Est-ce que tu souriras comme avant ? T'as l'air changé, non ? [...] Je réprime un interrogatoire qui me brûle les lèvres, les mains enfouis dans les poches de mon sweat large. Je me souviens même plus ce que j'étais venu faire dans l'épicerie. Je sais juste que c'était la meilleure décision de ma journée. Parce qu'au final, lui, il est là. J'ai plus besoin de fuir son souvenir, il est un protagoniste de mon présent. Le plus beau rôle que je puisse observer.
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Hugo Nguyen

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MessageSujet: Re: la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.    la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.  EmptyMar 5 Mar - 17:42


✣ ✣ ✣
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Je venais de tomber de plein pieds dans la situation que j’attendais le plus impatiemment et que je craignais le plus depuis que j’étais arrivé à Glen Oak. J’avais imaginé ce moment encore et encore dans ma tête. C’était con, je le sais, mais j’avais pas pu m’empêcher de me demander comment les choses allaient se passer. Il n’empêchait que je n’étais absolument pas préparé à la confrontation. C’était le cœur à vif que je faisais face à une personne différente de la Maxine d’autre fois. Je voulais quand même la serrer dans mes bras, j’avais besoin qu’elle me rassure, besoin de savoir qu’elle était là, savoir qu’elle resterait, mais je pouvais pas être égoïste avec elle. J’avais jamais su comment l’être. Si ça avait été le cas, on serait pas là à se jauger presque comme des inconnus. « C'est pas grave Hugo. J'aurais voulu le faire aussi, je t'assure … mais j'étais pas sûr que ce soit une bonne idée .. que t'en ai envie. » Mon regard se trouble, bien sur que j’en avais envie. Bien sur que je crevais à l’idée de ne pas composer son numéro, à l’idée de ne pas entendre sa voix. Mais elle, est-ce que ça la tuait de ne pas avoir de nouvelles de moi ? Baissant les yeux, j’ai du mal à repousser cette idée de mon crane, j’avais toujours eu du mal. Tout était toujours si simple avec elle, tout l’avait toujours été, je n’arrivais pas à me faire au présent. Je n’arrivais pas à accepter la direction que nous étions en train d’emprunter. C’était trop différent, trop incertain. Où nous étions nous perdu en chemin ? Quand avions-nous fais le pas de trop ? Quand avions-nous brûler les étapes pour en arriver à cet instant gênant où notre intimité passé nous empêche d’agir comme n’importe qui et où notre absence d’intimité présente ne nous permet pas de nous retrouver. Bien sur, je le savais, mais je ne voulais pas l’admettre, je ne pouvais pas admettre qu’on avait été trop loin. Surtout pas quand ses lèvres hantaient encore parfois mes matins. Je voulais retrouver Maxine, je voulais retrouver ma Maxine. La fille qui avec toute sa tendresse et cette joie de vivre qui rayonnait en elle avait réussi m’insuffler une étincelle de vie que je n’avais jamais pensé mienne.
« T'as l'air fatigué. Est-ce que tu vas bien ? … enfin, ça s'est bien passé, la rééducation ? » Un sourire penaud aux lèvres, je passe une main sur mon visage rongé par la fatigue et les problèmes. Est-ce que j’allais bien ? Cela faisait longtemps que je ne m’étais plus posé la question. Cela faisait longtemps que ça ne comptait plus, presque aussi longtemps que je l’avais perdu, elle. Malgré cette boule qui me noue le ventre, la faim, mon mal de tête, je tente de sourire. Un sourire sincère, un de ceux qu’elle m’avait apprit. Le genre de sourire qui contamine n’importe qui le voyant, le genre de sourire qui ne se fane pas avec le temps. « Ouais, ça va, t’inquiète pas, je suis juste un peu crevé. Et pour la rééducation, c’était dur, mais je suis là. » C’était tout ce qui comptait et tout ce qui avait toujours compté, que je puisse revenir au final. Retrouver ma famille, retrouver ma ville. Retrouver ma vie ? Je dois avoir l’air débile à afficher un sourire que je n’assume pas vraiment, à dire des choses que je ne pense pas vraiment. Mais j’y peux rien, je veux pas qu’elle s’inquiète. Je lui avais toujours donner trop de raison de s’inquiéter, puis les choses ont changées. J’avais pas envie de le remarquer, mais je ne pouvais pas non plus le nier.
J’en avais marre du caissier, j’en avais marre de ses yeux inquisiteurs qui semblaient nous juger alors qu’on lui avait rien demander. J’avais envie de retrouver mon amie, envie d’avoir à nouveau 11 ans et qu’on se cache dans les bois autour de la ville, qu’on se cache dans ma chambre sous les draps, qu’on grimpe sur le toit de ma maison et qu’on regarde les étoiles. Qu’on retrouve une raison et qu’on oublie pourquoi le vent avait soufflé dans nos voiles nous éloignant inexorablement l’un de l’autre. On aurait du sortir, on aurait du aller chez moi, ou chez elle, ça aurait été sensé. Ca aurait été le genre de chose sensé qu’une personne normal aurait faite, mais je pouvais pas, je voulais pas affronter le regard du monde. Je voulais pas affronter la réalité et me rendre compte qu’elle a une vie sans moi, que j’ai une vie sans elle. « Je suis heureux pour toi, tu sais, pour la danse. Je savais que même si les gens de ton casting avaient été assez idiot que pour te laisser filer tu finirais par nous en mettre plein la vue. » C’est avec sincérité que je le dis, je le pense sincèrement, j’avais quelques regrets aussi. J’aurais aimé être là, à chaque fois. A la sortie de son audition pour sécher d’elle, à ses côtés quand on lui a offerte la chance de sa vie. Vivre ces instants avec elle, comme elle avait vécu tous les miens avec moi. Mais j’avais pas été là. C’était le plus dur pour moi. « J’espère que t’es pas trop occupé en ce moment, j’ai pas envie de perturber tes plans. » Au contraire, je mourrais d’envie de m’imposer. Retrouver cette place que j’avais toujours jugé mienne, mais ça n’était pas quelques heures volés qui allaient remettre les compteurs à zéro.

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Maxine Saddler

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MessageSujet: Re: la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.    la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.  EmptySam 9 Mar - 16:28

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✣ ✣ ✣

« Ouais, ça va, t'inquiète pas, je suis juste un peu crevé. Et pour la rééducation, c'était dur, mais je suis là. » Il est là. Oui. En chair et en os, a m'électriser sans même me toucher. Des frissons dans mon dos que je cache dans mon sweat trop ample. Des mains moites que je dissimule dans mes poches. Des genoux tremblant que je masque en me balançant parfois d'un pied à l'autre. Oh je le sais, qu'il est là. Je le sens, là, en moi, dans chaque fibre de mon corps il y a quelques minutes si vide et désormais qui se gonfle. Il suffit donc de ça, pour se sentir vivante ? Le voir. Ah Hugo, mon pauvre bonheur ne tient qu'à ton regard. Je voudrais te murmurer de ne jamais plus partir. Mais qu'aurais-je à demander alors que moi-même je t'ai quitté ? Resterais-tu, si je t'en suppliais ? Si je te demandais de vouloir de moi, pour le restant de tes jours ? Sera-t-on amis ou amants, de ses duos qui font des courses de fauteuil roulant dans leur maison de retraite dégueulasse ? On coulera des jours heureux dans le jardin de nos souvenirs, tu crois ? C'est tout ce que je demande, finalement. Mais je n'ai jamais eut le courage de l'avouer.

« Tu es là. » Un murmure, pour moi-même. Comme pour me rassurer et vérifier qu'il ne disparaîtra pas. « Je ne m'inquiète pas. » J'esquisse un sourire. « Enfin, un peu, quand même. »

Un peu quand même ? Beaucoup, sans doute. Je peux tenter tant bien que mal de nier l'évidence, pourtant, je passe mon temps à ne rêver que de son bonheur à lui. Parce que finalement, je crois que le mien ne dépend que de cela. Un fonctionnement aussi beau que cruel. Si son bonheur se trouvait ailleurs, l'égoïste que je suis parviendrait-elle à être heureuse ? J'ai naïvement cru que ma passion me ferait vivre jusqu'au bout, mais la monotonie des journées s'essoufflent. J'aime le craquement du parquet sous mes pas. Mais ils possèdent un écho qui m'indiffère chaque fois davantage si Hugo n'est pas derrière la porte pour m'attendre à la sortie.

« Je suis heureux pour toi, tu sais, pour la danse. Je savais que même si les gens de ton casting avaient été assez idiot pour te laisser filer, tu finirais par nous en mettre plein la vue. » J'ai reçu beaucoup de compliments. De gens importants. D'inconnus qui appréciait mon travail. De personnes qui rêvaient de me voir bosser avec eux. J'ai entendu une danseuse d'opéra à la longue carrière saluer mon imagination, perçu les échos de milles spectateurs émerveillés par ce que j'avais crée. Mais je troquerais l'entièreté de ses compliments pour entendre encore mille fois le sien. C'est le seul, dans le fond, qui m'importe. Je souris. Sourire amer. Un mélange de mille et un sentiment qui s'entremêlent et me trouble. J'ai l'écho de ses paroles qui regonfle ma fierté et mon cœur par la même occasion. Je voudrais retourner danser, juste pour ne pas lâcher le bon bout, pour qu'il continue de penser ça, encore et encore. « J'espère que t'es pas trop occupée en ce moment, j'ai pas envie de perturber tes plans » Je le jauge. Ma main remet en place quelques mèches mouilles que ce sont échappés de ma coiffure d'infortune. Même si j'avais eut une journée remplie, à devoir courir aux quatre coins de Glen Oak pour divers rendez-vous, je crois que j'aurais été capable de tout annulé, juste pour ne pas perdre l'occasion de le revoir. J'aurais eu trop peur de partir en prétendant qu'on se reverrait

« Oh, tu sais, pour me voir, il faut prendre rendez-vous à l'avance. »

J'essaie, vainement, de revenir à l'ironie d'antan, comme si une remarque humoristique pouvait nous faire redevenir ceux que nous étions. Mais je sonne faux, creux. Comme si je ne croyais pas moi-même à mes paroles. Avant, j'aurais refoulé totalement l'idée qu'Hugo pouvait avoir une importance plus grande encore que celle que je lui prêtais. Les choses étaient plus faciles. Désormais, j'entends toujours mon cœur qui s'emballe, qui me rappelle que je peux fuir la vérité tant que je le désire mais que les faits sont là. J'ai le souvenir du baiser, marqué au fer rouge dans mon esprit. Impossible à nier, à fuir. La chaleur de ses lèvres encore sur les miennes. Je suis pathétiquement accrochée à lui, à ses compliments, à sa façon d'être, sa manière d'être lui, parfois irritant, jamais détestable pourtant.

« C'est ma journée de repos, comme tu peux le voir. » Un air contrit devant ma dégaine de femme dépressive, à la mine de déterrée et aux cheveux mouillés. « Mais si je te fais pas peur là, comme ça, peut-être que tu peux rester un peu ? » Je marque une pause. « Je veux dire, avec moi. »

Pas dans l'épicerie, évidemment. Je n'ai pas bafouillé, pourtant dans mon esprit, c'est comme si mes mots avaient eut du mal à sortir. Je crois que j'ai peur. Peur de faire un pas trop rapide et le voir s'échapper. Peur de moi-même m'échapper. Peur de voir qu'un matin, on se dit que le mien, c'est de séparer une nouvelle fois nos chemins. Après tout, peut-être que cette journée ne représentera qu'un point éphémère de nos histoires respectives, que demain tout sera fini et que nos vies reprendront leur cours, de nouveau séparé. Alors, j'évite de trop m'immiscer dans ses plans, j'évite de poser toutes les questions qui me brûlent les lèvres, je garde une distance douloureuse alors que je rêverais de m'accrocher à lui, de me laisser bercer par ses étreintes qui autrefois étaient si naturelles, de rire à nouveau avec des blagues stupides. Mais je me contente d'agir comme si je marchais sur des œufs. Parce que si jamais demain tout n'étais qu'un rêve, je n'aurais pas à trop souffrir.
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Hugo Nguyen

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MessageSujet: Re: la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.    la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.  EmptyMer 13 Mar - 16:42


✣ ✣ ✣
when you said your last goodbye i died a little bit inside
i lay in tears in bed all night alone without you by my side

« Tu es là. » Et je voulais rester là. A côté d’elle. Ne plus bouger, la suivre jusqu’au bout de nos rêves. Ne plus se séparer, ne plus être assez stupide pour croire qu’on pouvait résister, qu’on pouvait exister l’un sans l’autre. Moi, je ne pouvais pas exister sans Maxine. Elle m’avait appris à vivre et mon bonheur s’accrochait péniblement au sien. J’étais prêt à vivre par procuration, à mourir pour ses sourires, à m’enflammer à chaque éclat de son rire et la laisser me soigner. La laisser m’empoigner à pleine main et me laisser maçonner par ses doigts fins. J’étais prêt à renaitre sous ses doigts, prêt à ce qu’elle soit l’artiste et moi un vulgaire bout de bois, un diamant brut, tout ce qu’elle voudra. « Je ne m'inquiète pas. Enfin, un peu, quand même. » Un léger sourire étire mes lèvres face à cette remarque. Ce n’était rien, rien comparer à la complicité que nous avions partagée, mais elle tenait encore assez à moi que pour s’inquiéter. C’était rien, mais pour moi il s’agissait de plus que ce que j’avais jamais demandé.
Je me retrouve à essayer de reboucher le trou que le temps avait creusé entre nous. Mais plus j’essayais, plus les morts sortaient de ma bouche et plus j’avais l’impression que le fossé entre nous était trop grand. Je ne m’étais pas rendu compte de cela, pas rendu compte de la distance que nous avions mis entre nous sans le voir. Je regrettais la chose. Je regrettais d’être arrivé à un tel point que vouloir passer ma journée avec elle me semblait presque déplacée, gênant pour elle. Je ne pensais pas avoir jamais été une gêne, mais à cet instant précis, j’étais incapable de me voir autrement que le vieux fantôme du passé qu’on aimerait remettre dans le tiroir. « Oh, tu sais, pour me voir, il faut prendre rendez-vous à l'avance. » Un léger sourire étend mes lèvres alors que je nous imagine chacun au bord de notre précipice à essayer d’atteindre l’autre. Sans m’approcher, sans oser reprendre nos taquineries là où nous les avions laissées, j’essayais tout de même d’agir comme avant. Comme au bon vieux temps… « Mais, ne suis-je pas un invité de marque ? Le genre qu’on ne peut pas laisser filer ? » Je continue à sourire, pourtant la seule chose que j’ai envie de faire c’est l’attraper par le bras et qu’on se cache. On aura qu’à aller dans les bois, ou au cimetière à bateaux. Là-bas personne ne pensera à venir nous chercher. On pourra crever l’abcès, retrouver les enfants que nous avions été. Loin des problèmes, loin de nos cœurs estropiés incapable de battre correctement, loin des problèmes que l’on sème et que l’on a semés. La première chose qui me vient à l’esprit alors c’est notre baiser. Cette erreur de ma part, ce pas de trop qui nous avait tout droit fait atterrir dans le fossé. C’était stupide, ça avait été un geste insensé, mais pourtant si naturel sur le moment. A croire que toutes les années que nous avions passés ensemble nous menaient directement à cet instant. Cet instant déroutant où nos lèvres se rencontraient, où nos cœurs dérapaient et où nos cerveaux étaient à l’arrêt. Je savais qu’il s’agissait d’un geste stupide, irréfléchi, qui n’aurait jamais du s’immiscer dans notre amitié, mais aujourd’hui encore je ne savais pas si je le regrettais. Je ne savais pas si, en imaginant qu’on puisse recommencer à zéro, je changerai quelque chose.
« Mais si je te fais pas peur là, comme ça, peut-être que tu peux rester un peu ? » J’avais plutôt l’impression au contraire qu’elle avait passé sa nuit à bosser et que, la connaissant, elle serait prête à continuer. Mais je ne savais pas comment elle arrangeait ses journées, ce qu’elle en faisait ou si même elle avait un horaire. Au final, je ne savais vraiment rien. « Je veux dire, avec moi. » J’ai envie de m’accrocher à ses mots, m’agripper à son cou pour ne plus lui laisser la possibilité de s’en aller, de me filer entre les doigts. Je sais que c’est con. Que ça sert à rien de s’accrocher à quelqu’un qui revient dans votre vie après avoir disparu aussi longtemps, mais je suis incapable de m’en empêcher. J’ai besoin de sentir mes bras se nouer autour de ses épaules, de sentir son parfum embaumer mon cœur et sa chaleur réchauffer ma peau. Obtenir ça avait l’air si simple et paradoxalement semblait si compliquer. J’avais l’impression qu’il me suffirait de lui supplier, de lui expliquer à quel point elle me manquait pour pouvoir m’assurer de sa présence à jamais à mes côtés. Cependant la vie était vicieuse et se plaisait à séparer les destins de ceux qui se tenaient la main. « Tu ne m’as jamais fait peur Max, on sait tout les deux que je te croque en deux bouchées. » Malgré moi, emporté par cet élan qui me rappelait le passé, je passais mon bras autour de son cou la serrant contre moi avant de la tirer en disant : « C’est pas tout ça, mais j’ai faim moi. » Ca semblait simple, mais je ne pensais pas qu’on se rendait à quel point ce geste était douloureux. J’avais l’impression de forcer le trait, d’en rajouter des tonnes là ou par le passé c’était avec un naturel déconcertant qu’on agissait ainsi.

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Maxine Saddler

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MessageSujet: Re: la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.    la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.  EmptyDim 17 Mar - 22:01

Citation :
∞ Hugo & Maxine ∞


Vicieux sont les souvenirs mélancoliques qui vous sautent en pleine gueule, un beau matin d'innocence.
✣ ✣ ✣

Je m'en souviens encore. Dans mon esprit d'enfant, je dessinais l'avenir. C'était coloré, plein de pastel dans un univers un brin garçonnet. Joli paradoxe. Dans ma simili-réalité, il y avait la musique en fond sonore. Papier musique aléatoire sur lequel je vivais. Les gens défilaient à chaque couplet, insignifiants, je ne leur prêtais aucun regard. D'autres étaient assis sur les refrains, souvent ils partaient, me blessant un peu, revenant toujours. Et sur le fond, comme imprégné, il y avait Hugo. Similaire à ses instruments de fonds, ceux qui reste toute la chanson. Ça m'avait semblait normal et merveilleux à la fois. Puis j'ai compris:la chanson s'arrête toujours. Alors, les deniers accords, résonnant sur un baiser-maelström, laissait dans mon esprit un douloureux écho. Le chant d'espoir s'achève. Mais voilà, je l'avais pas vu venir, la musique qui reprend. Hugo et ses accords qui s’exécutent dans mon existence. Pleine place sur le devant de la scène. Il m'éblouit. Par sa façon d'être. Sa banalité singulière. Dans la foule de Glen Oak, il est juste quelqu'un. Dans la foule de mon esprit, il est le seul.

« Mais, ne suis-je pas un invité de marque ? Le genre qu'on ne peut pas laisser filer ? » Et pourtant. Dans ma gorge, les remords amoncellement, m'étouffent vicieusement. Je suis l'exception, la parfaite idiote qui croyant emprunter le meilleur chemin. Laissant filer entre les doigts mon invité parfait. Celui que j'avais et aurais encore convier des jours et des jours entiers. Finalement, les derniers mois passés sans lui n'ont été qu'une successions de décisions contradictoires. J'avais la tête qui criait son nom, et j'allais à l'opposé. Il hurlait encore mais je ne suis pas revenue.

« Monsieur a une bien haute estime de lui ! » Mon ton est taquin. Je me surprend moi-même. J'esquisse un sourire. Quelques joutes verbales et j'ai presque l'impression de me retrouver dans notre si beau passé où on pouvait passer des heures à faire de l'ironie. « Mais c'est vrai qu'avec moi, t'aurais presque une carte de fidélité. »

Des blagues qui sonnent étranges à mes oreilles, comme si on ne devrait pas simplement ironiser et rire un peu. Sans doute que, une nouvelle fois, on emprunte pas le bon chemin. Aucune importance. « Tu ne m'as pas fait peur Max, on sait tout les deux que je te croque en deux bouchées. » Son bras autour de mon cou m'électrise. Peut-être que nos comportements n'avaient pas le goût de la simplicité d'autrefois, peut-être que nos vies avaient changé, que nous avions changés, mais qu'importait sur l'instant. Je voulais rester ici, entouré de son bras, si proche d'Hugo que je voulais rester coller à lui, respirer son odeur trop longtemps éloignée de moi, ce parfum que je pouvais reconnaître entre mille. Pouvoir sentir encore sa présence semblable à nul autre. Pour la première fois depuis longtemps, j'arrêtais de danser, je n'enchaînais plus les pas de danses chimérique dans mon esprit pour éviter de penser. Plus besoin d'enchaîner les pirouettes pour oublier. Je me perdais dans mon présent, dans ce qui se déroulait là, maintenant, avec lui. Ce moment loin de la perfection d'autrefois et pourtant parfaitement imparfait. Parce qu'il était là. Et que ça suffisait. Ça me suffisait, je crois. « C'est pas tout ça, mais j'ai faim moi. » Je jette un œil au caissier de l'épicerie, remarque-t-il notre maladresse qu'on essaie de cacher derrière nos comportements décontractés  ? Nous a-t-il déjà vu, nous, les gamins de Glen Oak. Hugo et Maxine, les indissociables qui un beau matin, ont vécus dans leur solitude ? Nous a-t-il déjà croisé ? Les heureux d'autrefois, les maladroits d'aujourd'hui, les rêveurs de demain. Il peut rire de nous, je crois, je lui en laisse tout le loisir. Si je n'étais pas moi, je rirais aussi. On est pathétiquement incertains de nos choix, Hugo. Perdus dans nos amers regrets qui impose cette barrière invisible entre toi et moi. On essaie de la briser, de faire un pas vers l'autre, d'être le ''nous'' qu'on avait toujours été. Mais on a un goût âpre désormais. Et j'ai peur, je crois, de faire un faux pas. Mais à cet instant précis, finalement je m'en fout. Je prend le risque. Le risque de m'écraser en beauté Quoiqu'il advienne, le jeu en vaudra la chandelle. A côté de moi, je chope le premier paquet de chips qui passe.

« Alors, l'affamé, je te laisse le choix : un repas sur le pouce vers les falaises où les restes pas forcément bon de chez moi. »

Formulation hasardeuse. Le choix de la distance cordiale où de l'immersion total. Les falaises pour s'enfuir plus facilement, juste un plongeant. Chez moi pour contempler la photo sépia de nos années passées que je rafraîchirais en le voyant sur mon canapé. Pas de restaurant, vu ma tenue, je me cacherais derrière le menu. Mes choix sont égoïstes, finalement je crois qu'ils l'ont toujours été. Sinon, sans doute que nous n'en serions pas là. J'ai un sourire qui se fiche à mes lèvres. Un brin édulcoré, pourtant bien présent. J'essaie de me mettre dans la peau de l'ancienne Maxine. Celle qui n'était jamais gênée vers Hugo, qui ne se sentait jamais éloigné de lui. C'est jamais qu'une chorégraphie de plus. La plus compliquée que j'ai jamais entrepris de faire, la plus importante à mes yeux pourtant.

si jamais ça colle pas, dis le moi. J'ai l'impression d'un truc qui cloche avec cette réponse.
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MessageSujet: Re: la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.    la simplicité n'est qu'une facette de la complexité d'une relation.  EmptyDim 24 Mar - 16:14


✣ ✣ ✣
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i lay in tears in bed all night alone without you by my side

Ne pas se laisser déstabiliser, ne pas faire un faux pas. Comme sur une planche de surf, garder l’équilibre, regarder tout droit et ne pas avoir peur de tomber. La mer est toujours là pour repêcher les surfeurs égarés. Mais là, à cet instant, pas de mer pour m’accueillir en cas de chute, pas de bras pour me rattraper. Plus de Maxine prête à me soigner après que je me sois écrasé. Je n’avais plus droit à ce genre d’attention depuis longtemps. Je le savais, mais je ne pouvais m’y résoudre. Je ne pouvais m’empêcher de feindre notre familiarité, de la vouloir comme elle était par le passé. D’avancer tout droit, les pieds au bord du vide comme si la jeune femme était toujours en bas prête à me rattraper. Je ne pouvais pas le nier. J’avais un peu peur, peur qu’elle me glisse une nouvelle fois entre les doigts, peur qu’elle ne me rattrape pas. Cependant, j’étais prêt à m’écorcher le cœur, prêt me casser les dents sur le mur d’indifférence que le temps avait érigé entre nous. On s’était perdu en cours de route, je ne pouvais pas la blâmer pour nos erreurs. Je ne pouvais que la remercier de pardonner les miennes. « Monsieur a une bien haute estime de lui ! » Un sourire étire légèrement mes lèvres, les années de bonheurs semblent se dresser à nouveau droit devant nous. Dans le fond, elle était toujours Maxine, j’étais toujours Hugo. Les deux enfants qui s’étaient trouvées et avaient eu besoin de l’appuie de l’autre pour se construire. Malgré la distance et le temps, je ne pourrais jamais arracher son nom gravé dans ma chair.
« Mais c'est vrai qu'avec moi, t'aurais presque une carte de fidélité. » Malgré moi je rigole légèrement. C’est certainement du à la pression, ou encore à la peur de faire un pas de travers. Je ne sais pas comment ça se fait, mais le rire qui s’échappe de ma gorge semble provenir d’un autre temps. Je me détends, je sais qu’il ne s’agit que d’une illusion, qu’on est plus aussi proche qu’avant, mais j’y crois. Je suis prêt à me perdre dans cette idée que rien n’a changée. Prêt à donné tout ce que j’avais gagné depuis mon départ pour récupérer nos souvenirs, les vivres à nouveau.
Passant mon bras autour de son cou, je force notre proximité, j’espère qu’en la retrouvant on se retrouvera. Elle est si proche, pourtant on a l’air encore si loin. Comme deux inconnus obligés de se tenir la main alors qu’ils ne ressentent rien. J’aimerais perdre mon regard dans le sien, retrouver la flamme qui autrefois nous éclairait, récupérer notre feu divin. C’était pas si simple et ça me désespérait. J’avais du lutter contre le vent des mois durant, retrouver la force qui mouvait autrefois mes jambes, récupérer les forces qui me manquaient. J’avais l’impression de m’être agité face à un orage, tachant de renvoyer ses bourrasques d’où elles venaient sans rien faire d’autres que me faire repousser. J’étais fatigué, mais malgré tout je ne pouvais abandonner. Pouvait-elle lire la fatigue dans mon regard ? Se souvenait-elle encore de la manière dont elle lisait entre mes lignes ? Nous ne pouvions pas en être réduits à des inconnus parlant de civilités, c’était pourquoi il était vital de lutter, encore une fois. Une dernière fois.
Voyant Max attraper un paquet de chips, je commençais à regarder le rayon de plus en plus conscient de mon estomac qui criait famine. Derrière son comptoir, le caissier était toujours là. Muet, témoin silencieux de cette partie de puzzle qu’on tentait d’achever :Max, où est la pièce représentant nos cœurs, je crois qu’on s’est perdu ? Ah, tiens la malice de tes yeux, elle manquait à ton regard. Voila nos mains entrelacées vont là, c’est mieux comme ça. Sauf qu’il nous manquait des pièces et bien malgré nous, le fossé que le temps a creusé nous rendait gauche. Nous faisons nous mettre des batons dans nos propres roues, détruisant les montages qu’on avait faits. Est-ce qu’il voyait cela ? Se souvenait il de nos jeux d’enfants, du passé, d’elle et moi pouvant d’un simple regard décider de la suite des événements. « Alors, l'affamé, je te laisse le choix : un repas sur le pouce vers les falaises où les restes pas forcément bon de chez moi. » Sans besoin d’un autre feu vert, je me mettais à attraper divers paquets de bonbons, chips et autres trucs à grignoter. J’étais toujours le gourmand d’avant et avant d’avoir fini de choisir ma sélection, je sentis le regard de Maxine s’attarder sur moi. Un paquet coincé en bouche, d’autres callés dans mes bras, je lui disais en machant mes mots : « Quoi ? Je meurs de faim ! » Laissant tomber dans mes bras le paquet que j’avais en bouche, j’arborais un sourire d’enfant tout en rajoutant : « On peut aller aux falaises, ça fait longtemps que j’ai plus été là bas. » Une vague de nostalgie sembla s’abattre sur mon regard alors que je n’arrivais pas à me rappeler quand était la dernière fois que j’avais bien pu me trouver là bas. Chassant cette idée de mon esprit, j’amenais toutes la nourriture que j’avais choisi jusqu’au comptoir avant de souffler au caissier : « Je pense avoir toujours été un bon client. » Reposant mon regard sur Maxine, je me disais que si on arrivait à être nous même, comme avant, on pouvait se retrouver plus facilement que ce qu’on le croyait.

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