(+) fifty shades of grey.

∞ my life as a duck ∞


© BY UNKNOWN ON TUMBLR
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une citation

+ été (dix-sept ans)
L'eau chaude se déverse sur ton corps diaphane à un rythme ininterrompu à mesure que tu augmentes son débit. Elle te brûle mais tu ne cesses pas pour autant ton supplice. Tu aimerais tellement que ce torrent bouillant terrasse sur son chemin lancinant ce coeur qui te fait tant souffrir depuis ce soir-là, tu aimerais tellement qu'il l'emporte loin pour te laisser enfin en paix. Mais non. Ce déluge ne fait qu'accentuer le mal qui demeure tapis en toi, ce mal que tu essayes avec force d'étouffer mais qui, au final, ne se fait que plus puissant de jour en jour. Tu lui en veux tellement. Tellement. Il t'a trahie, meurtrie, et tout ça pour qui ? Pour une petite garce en mal d'amour. A ce douloureux rappel, tes menus poings se resserrent sur eux-mêmes. Cela fait à peine deux jours que tu as rompu en mettant fin à votre histoire ; à cette histoire à laquelle tu commençais lentement à croire, même si c'était dément à votre âge, elle avait eu raison de toi. Clyde avait été ton premier et unique amour. Vous étiez faits l'un pour l'autre. Mais aujourd'hui, tout n'était que poussière désormais. La haine que tu éprouvais à ce moment-là était dévastatrice, ne laissant plus aucune place à un espoir de rédemption, de réconciliation. Cette pensée écorcha violemment ce coeur brisé qui ne battait plus que pour sa propre survie, tes doux traits de visage se tordirent comme un échos à cette plainte. Depuis ce soir-là, depuis que tu l'avais quitté avec le reste de dignité que tu essayais de conserver, tu avais tenté de ne pas céder à ces démons qui te menaçaient à l’effondrement. Mais, maintenant, sous ta douche, à l'abris des regards, tu étais faible et désemparée. (...) La maison était désespérément vide et silencieuse, tes parents étaient partis manger chez des amis avec Allie tandis que les garçons avaient rejoins des amis à eux. Tant mieux. Cela t'éviteras de camoufler ces horribles yeux gonflés. Cette solitude, pourtant douce compagne éphémère, se transforma en vil démon soudainement. Tu étouffais dans cette grande maison toute seule. L'horloge du hall indiquait qu'il était déjà presque vingt-deux heures mais tu n'en avait que peu à faire. Il fallait que tu sortes, maintenant. Tu ne pris même pas la peine d'attraper ta veste que tu te retrouvas déjà sur le perron extérieur. Ta chevelure rousse encore humide et une simple robe en flanelle pour lutter contre la brise du soir, tu semblais errer comme une âme perdue le long du trottoir de ce quartier dans lequel tu vivais depuis toujours. Ton visage était fermé, impassible. En réalité, tu ne savais où véritablement aller. Mais tes pas semblaient affirmer le contraire. Poussant d'un simple revers de main le portillon, tu te retrouvas devant une demeure que tu ne connaissais que trop bien. C'était la maison de Jack. Le meilleur ami de Clyde. T'avançant à petits pas vers le perron, ta course fut soudainement stoppée net alors que tu t'apprêtais à frapper et une moue indescriptible, mélange de désespoir et de renoncement, parcourut ton visage rougi par l'air froid. Que venais-tu faire là vraiment ? Tu te détournas rapidement, croisant les bras sur ta poitrine pour tenter de garder un peu de chaleur jusqu'au chemin du retour. Tu fis quelques pas sur le sentier qui menait au portail que tu avais franchi il y a de ça quelques minutes quand soudainement une voix grave t'interpella. -Oksy ?- Ton corps se figea brutalement et ton visage se ferma douloureusement. -Oksy, eh, qu'est-ce que tu fais là à cette heure ?- Sa voix était calme, posée et il affichait un petit sourire. Tu tournas légèrement la tête vers sa direction. Il était debout sur le perron, un bras replié contre un des piliers qui rendaient l'entrée plutôt imposante. Tu aurais du répondre mais tu ne savais pas quoi dire pour expliquer ta venue. Celle-ci était sûrement déplacée au vu des circonstances, mais, étrangement, c'était comme si d'instinct, tu avais besoin de le voir, de lui parler. Ce mutisme dans lequel tu t'étais plongée finit par faire disparaître ce chaleureux sourire de son visage. -Oksana, ça va ?- Sa voix était emprunte d'une véritable inquiétude à ton égard, inquiétude que tu ne lui connaissais pas. Après tout, depuis que vous vous connaissiez, vous aviez passés votre temps à vous chamailler comme deux gamins, à repousser vos limites mutuelles pour prouver on-ne-sait-quoi. Ton corps entier se fait soudain très lourd et tes jambes manquent de s'effondrer au moindre coup de vent. Tu ne parviens plus à rester forte, tu ne parviens plus à jouer la comédie, alors tu secoues la tête en réponse à sa question, les larmes te montant dangereusement aux yeux. Il quitte rapidement le perron pour t'entourer de ses puissants bras dans lesquels tu as l'impression d'être la chose la plus fragile qu'il soit. -Viens.- te murmure-t-il doucement. Tu te laisses guider docilement tandis que vous pénétrez chez lui. Au contraire de ta famille, la sienne a vécu de vilaines choses et le départ brutal de son départ le marquait encore bien qu'il tachait de le cacher et d'être fort pour sa mère. Mère dont laquelle tu ne manques pas de croiser le regard inquiet alors que vous vous engagez vers les escaliers qui mènent à l'étage. Sans te décoller de lui, Jack ouvre la porte de sa chambre et la referme aussitôt que vous êtes entrés. Tu t'assoies sur le lit qui trône dans la petite pièce et il te rejoins à tes côtés. -Il m'a trompée, Jack.- finis-tu par articuler douloureusement, plantant ton regard au sol et cachant ton visage derrière tes longues boucles rousses. Le silence peine à s'installer qu'il te saisit du bout des doigts le menton afin de détourner ton visage vers le sien. Il est grave et ses prunelles semblent chercher les tiennes. -Je suis désolé.- souffle-t-il. Tes yeux se ferment durement tandis que des larmes coulent silencieusement sur tes joues. Et derechef, tu sens sa chaude main se poser délicatement contre ta joue gelée. Son toucher est doux, affectueux et tu te surprends à apprécier ce contact. -J'aime pas te voir pleurer..- murmure-t-il en remettant une mèche folle derrière ton oreille avant de prendre ta main entre la sienne. Vos doigts s'entremêlent maladroitement tandis que vos regards se croisent une nouvelle fois et, à l'unisson, vos deux visages se rapprochent mutuellement sans même que tu ne le contrôles. uc

behind the mask

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